lundi 12 octobre 2009

Exrait 69.



Cliquetis, cliquetas, clique ici, clique là, trois p'tits tours & puis s'en va.


lundi 7 septembre 2009

Extrait 68.


Il est déjà tard pour une fin de journée et beaucoup trop tôt pour un nouveau jour. J'aime quand le temps s'arrête à l'entre-deux, l'un se stoppe presque soudainement et l'on bascule dans 24H de nouveauté et de surprise. C'est comme dans une bonne soirée où on ne cesse de demander l'heure et que l'on se sent pris au dépourvu, surpris ou déçu. Renan Luce chante 24H01, et je ne vis que dans l'attente de cette Heure, celle où le temps nous file entre les doigts et nous dépasse. Un nouveau jour commence & ce soir & ce matin, j'aime ça.

A cette seconde précise tout semble réalisable et à porter de main, les pensées courent si vite qu'on ne peut les rattraper. Alors on les laisse filer, parce que c'est bon de ne rien maîtriser.

A cette seconde c'est...un pull London porté avec fierté parce que c'est celui de mon Frangin, qu'il tient chaud et qu'il a son odeur.

A cette seconde c'est...la fin d'un film d'ado avec Sophie Marceau, la fin d'un pot de sauce mexicaine terminé à la p'tite cuillère, et aussi celle d'une semaine banale dans l'ensemble.

A cette seconde c'est...des cheveux assez longs pour se faire une mini-queue de cheval sans être ridicule, un sentiment de féminité capillaire, tout neuf, tout beau et tellement satisfaisant, cadeau d'une patience méconnaissable de ma part.

A cette seconde c'est...la nouvelle chanson d'un DJ super connu qui passe en boucle dans mes oreilles, répétitive mais tellement entraînante, écoutée par tous les cas sos' dans leur voiture au coin de ma maison, mais tant pis.

A cette seconde c'est... une pensée pour Montpellier et cette nouvelle vie qui m'attend, j'ai envie de soirées étudiantes avec des inconnus, d'un colocataire charmant avec qui j'aurais une histoire, un ami fidèle avec qui déambuler dans les rues le soir juste pour discuter, un ami de bar avec qui aller boire des verres quand le moral est à zéro ou quand l'euphorie est à son maximum, je vois un pull à capuche noir, des RayBan solaires, des écharpes colorées, des jupes d'hiver, des collants originaux, des chapeaux, des sacs en bandoulière, des Converse, des écouteurs, des vélos, des nouveaux sourires, des places pavées, des entrées précipitées dans des cafés pour avoir chaud, des parapluies, des embrassades un peu éméchées, des nouvelles connaissances, des chambres étudiantes, des soirées improvisées, une bande d'amis, des yeux pétillants, qui sait un petit ami voire plusieurs, des pleurs de temps en temps, des regards interrogateurs, de la fumée dans les poumons et dans la tête, de la musique, oui beaucoup de musiques et de découvertes..Puis des retrouvailles le 20 N. N'oublions pas de se retrouver surtout.

A cette seconde c'est...la Nostalgie et Bordeaux qui me revient, qui n'est jamais vraiment parti , demeurant au creux de mes pommettes souriantes. Je pense au voisin qui n'a rien de plus qu'un autre et pourtant qui a Ce Truc. Tant pis, j'aime me rappeler la douceur de ses traits.

A cette seconde c'est...le futur prof de batterie de Cyprien, paraît qu'il est jeune&bien, paraît qu'il a du charme, paraît qu'il est agréable, paraît qu'il a fait la première partie de Lenny Kravitz, paraît qu'il porte un nom qui fait un peu irlandais, paraît qu'il est doué en musique, on verra bien.

A cette seconde c'est...l'envie d'une grande fête avec pleins de gens qui me manquent déjà, de danser semi-consciente sur une musique craignos, de me réveiller le matin avec un inconnu dans mon sac de couchage, de m'endormir dans les bras de P. de fumer avec C., de boire avec A., L., C. S., P., N., E., de rire avec C., de me promener avec B., de discuter avec A., de retrouver M. et partager un gâteau avec N., E. et M. & encore un tas d'autres. Certains se feront, d'autres pas, je le sais d'avance.

A cette seconde c'est..."on est jeune&on s'amourache trop vite, et tant mieux Cécilou, parce que justement on a toute la vie devant nous. Oui ça fait mal, mais ça fait tellement de Bien aussi !".

A cette seconde c'est...un sourire vraiment très très con aux lèvres, originaire de je-ne-sais-où, une insomnie imbattable, la publication de cet article qui fait un peu ado fêtard et insouciant, un peu crise de jeunesse complexée et en mal d'amour, un peu je-m'en-foutiste et inutile.

Alors viens faire toi-même le mélange des couleurs sur les murs de la cabane du pêcheur.


Photo d'un à Bar British-Bordeaux, souvenir d'un drôle de retour en TRAM& d'une nouvelle soirée à venir à HappyLand*.

mardi 1 septembre 2009

Extrait 67.



Souvenirs de cette semaine Bordelaise. Magique. Extra-ordinaire. Des sourires aux dents blanches, et des rires, oui ces rires éclatants de sincérité et de joie, qui me manqueront tant. La nostalgie de ces bons moments me gagnent. La vie semblait si simple, si facile, si jeune. Se lever vers 10h, p'tit dèj', prendre une douche, attendre le réveil des autres marmottes, puis manger vers 14h et traînasser à table en décidant du programme de l'après-midi. Après on se préparait à sortir (trouver le bon sac, les belles chaussures, l'accessoire qui rendra l'ensemble merveilleux...), les premiers prêts attendaient dehors dans la rue, croisaient le voisin avec un peu de chance. Puis à nous Bordeaux, à 4 ou à 10, à nous les bars sympas, la première boîte de bouzeux, l'américanerie stupide, les couleurs, le bordel, le camping, la chicha, les premières clopes, les bavardages, la musique, le garage de Paul, les nouvelles connaissances, les voisins appelant la police car "tapage nocturne", la plage, le train, l'attente pour la salle de bain, les repas, et surtout les apéros en Australie* dans la cabane.

On se serait cru dans L'Auberge Espagnole, et qu'est-ce qu'on aimait ça.

On n'avait pas d'horaires, pas d'obligations particulières, pas de règlements trop stricts, juste celui de se dire Bonjour tous les matins avec le sourire. Je me souviens encore de ces rigolades, un peu éméchés nous étions, sur la terrasse de la cabane, à refaire le monde, à apprendre à se connaître un peu plus, à se retrouver, à s'apprécier. Simplement, comme ça. Je me souviens encore des lève-tard, la tête dans le pâté et les yeux collés par la longue soirée. Ça faisait un peu scout, ça faisait un peu camp de vacances, ça faisait un peu HappyLand*, c'était bien nous. Je n'oublie rien & ça me manque tellement.

C'est idiot la nostalgie et le regret mais c'est presque humain au fond. Alors j'ai du mal à relever la tête ce soir quand toutes ces images me reviennent, cette sensation au creux du ventre et cette chaleur dans les membres, l'étourdissement du corps à cause de l'alcool et les épaules secouées nerveusement par un fou-rire incontrôlable. Alors j'écoute Danakil en boucle et j'aime ça maintenant.

Je respire ce parfum de fin de vacances et je regarde indéfiniment ses/ces photos et ça me rend malade, parce que la nostalgie devient une douleur. Il n'est presque plus agréable de se souvenir. Surtout quand je repense à ce dernier soir, on s'est quitté comme ça, comme si on allait se revoir le lendemain comme tout au long de cette fabuleuse semaine où tu étais invité tous les soirs avec nous. J'ai refusé la dernière clope par principe plus que par un réel refus. Alors dans le train, seule, excédée, fatiguée, triste, énervée, à bout, j'ai craqué. Il fallait que ça arrive. Je me rappelle sous la tente, à quel point j'ai pu t'exaspérer. "J'aurais voulu t'avoir comme grand frère" ou te rencontrer ailleurs, à un autre moment de ma vie peut-être, ou jamais. Pourquoi s'attacher en 5 jours ? C'est trop peu, c'est trop court, c'est trop idiot, et pourtant le désir brûle, puis se consume en silence, de discrétion, de honte aussi. Ce genre de personne presque inconnue avec qui j'aurais aimé passer des heures à refaire le monde le soir, te montrer ta première étoile filante toi qui n'en a jamais vu. Alors en attendant j'écoute Danakil, ça m'aide à ne pas oublier et à deviner les traits de ton visage dans la pénombre de mes souvenirs interdits.

Photo Semaine Bordelaise, la cabane.

mardi 18 août 2009

Extrait 66.

Je suis l'amie intime. Mouai mouai. Bref.

Si la question se pose \Si le coeur me l'impose. Et paf dans ta gueule p'tite conne. Tu le sais pourtant que ces choses là ne se contrôlent pas, quand comprendras-tu enfin et quand cesseras-tu bon sang de prendre cet air faussement étonné de gamine prise au dépourvu ? Quelle bonne actrice alors ! Oh mais oui, jusqu'à ce que la gifle devienne si violente qu'elle te cloue au sol et te laisse dans les vapes assez longtemps pour te faire peur. Oui peur, quel paradoxe que ce sentiment-même te terrifie !

J'ai honte, tu entends : HONTE ! Je ne comprends plus rien à rien, à ce qui se trame autour de moi tout comme ce que je ne maîtrise pas. Alors je me maintiens solidement à ce pilier, pas très moral, ni très catholique mais après tout tant pis si cela me permet de me sentir bien, flottante, ailleurs, un sourire con aux lèvres, loin d'être naturel mais on s'en branle au fond.

Un peu éméchée, carrément saoule quand j'écris ces mots. Oui oui oui. Tout paraît tellement plus facile, pourtant on dit que ce n'est qu'artificiel. Tant pis. Je suis bien, je suis moi, et pour une fois, ça me suffit.

J'ai des rêves stupides et pourtant ils se multiplient chaque jour. RACONTAGE DE VIE, PITOYABLE.

Ressaisies toi ma vieille !

L'intérieur de mes joues engourdi, des pensées vagabondes, des musiques interdites, des fantasmes bannis, mes gestes imprécis, ma tête lourde, ma chambre qui tourne sans aucune raison physique plausible, ma bouche béante, cet air si niais, mon incompréhension quand je me relis, je trébuche entre mes quatre murs, puis des larmes attendues et presque souhaitées au fond. Pitoyable ma fille, pitoyable, minable.

Et mes dents se serrent, mordent ma langue au sang devant ces évidences que disent mes parents, s'ils savaient. L'autorité paternelle dit cela comme si ...mais oui j'y ai pensé. C'est tellement inaccessible et pourtant. Et ô combien de fois j'ai tourné autour du sujet en me blessant de cette vérité que je sais inévitable car juste.

Alors je repense à toutes ces chansons qui me rappellent tous ces moments, ces gens & surtout ces sentiments interdits ou incompris, des autres, de moi, peu importe. Dans une américanerie stupide regardée récemment, la blonde écervelée super bien foutue mais pas si belle que ça dit à son meilleur ami canon amoureux d'elle mais qui n'ose pas lui dire car il manque de confiance en lui " A 90 ans je ne veux pas regretter de ne rien avoir tenté". Ça peut paraître idiot, cucu, gnangnan à souhait, banal, d'un commun mortel et pourtant..Avec cette phrase en tête je L'aurais fait, j'aurais osé sans me préoccuper du reste. Aujourd'hui ces musiques jouent le rôle de maudit rappel et me font penser à toutes ces choses que j'aime tant mais que je ne dois en aucun cas évoquer, à mon propre risque.

Et Lui* qui n'as rien lu, rien su, qui souriait sans se douter de la douleur, tantôt absent, tantôt éblouissant par une présence soudaine, voilà, je n'oublies malheureusement pas, désolé.

La nostalgie me tuera de sa lame aiguisée, c'est vous, cher public de cet immense fracas du monde dans la poigne d'une jeune fille, qui êtes prévenus.

Wherever you will go.

mercredi 8 juillet 2009

Extrait 65.

Mickael est mort. Point. Comme il est dur de voir que tout peut finir en quelques minutes, secondes, lentes heures. Faut se faire une idée, voilà.

Je ne me lasse pas de cette ridicule chanson répétitive, pratiquement sans paroles, sans histoires, un rythme, une voix, un faux-semblant de techno-pop sympathique. Elle me fait planer, en boucle dès que je peux, elle me poursuit, exaspère mes proches qui doivent la supporter, mais tant pis, je l'aime tant.

Et les histoires ne prennent jamais fin, je déteste ce mot "fin", je le hais, je le repousse, lui crache à la figure, le trépigne énergiquement s'il faut, pourvu qu'il n'arrive jamais.

dimanche 28 juin 2009

Extrait 64.

Une rechute, je la pressentais, j'aurais pu mettre ma main au feu, mon corps tout entier s'il le fallait, mais j'avais raison, point barre. Une discussion de deux heures avec un inconnu que je ne reverrai jamais, un peu trop de Manzana, la musique, les lumières, les gens, les rires, l'alcool montant à la tête, puis[.]. Quelle imbécile j'ai fais. Je ne me souviens pas de tout, j'ai sûrement encore trop parlé, dis des stupidités qui l'ont fait fuir, prendre ses jambes à son cou et accroître l'impossibilité de nous recroiser, même au hasard. Une parole de trop, un départ, un regret, la solitude et enfin quelques larmes.

And then you kissed me.

Les souvenirs de cette dernière soirée à l'internat me laissent un vague sourire. La fumée magique nous a fait tourner la tête, on ne touchait plus le sol, nous étions ailleurs, tellement biens, tellement paisibles. Nous avons parlé de tous ceux que nous détestons, de ceux qui nous aiment un peu trop, de ces rêves intimes qui nous tiennent en vie, de ces souhaits secrets qui nous encouragent à avancer, de ceux que nous sommes tristes de quitter, de ceux qui ne nous manqueront pas le moins du monde, mais surtout de ceux que nous aimons car ce sont avant tout les plus importants.

And then you hit me.

Cette fête me laisse un étrange sentiment d'incertitude et de trahison. J'ai nié. Toute la soirée j'ai nié cet infime détail. Pourquoi ? Et ce dialogue de confiance m'a laissé espérer à une amitié naissante, mais je me trouve à nouveau face à une impasse, à un mur. Je ne me le pardonnerai pas, je n'ai pas été honnête. Je tiendrai cette stupide promesse parce qu'elle m'aide à tenir debout, je ne cèderai pas, je resterai forte cette fois, plus jamais je ne me laisserai aller, plus jamais les sentiments ne joueront avec la petite fille que je demeure. Le cercle se referme, tout recommence, je tourne en rond, je ne sais plus, je n'ai jamais su. Je vacille, je tremble, je faiblis et m'étends au sol, inerte.

vendredi 12 juin 2009

Extrait 63.

Tu vas pour voir voter ! Tu pourras conduire ! Et acheter de l'alcool ! Tu vas pouvoir t'autogérer ! Tu es majeure ! Alors ça fait quoi d'avoir 18 ans ? T'es une grande fille ! T'es vieille ! Tu vas pouvoir venir nous chercher à l'école et nous accompagner à la piscine sans les parents ! C'est surtout Nous que ça va avantager tout ça !

18 ans, même Paf le Chien y aurait survécu à celle-là. Courageux ce p'tit Paf malgré tout.

Les Papas ne demandent jamais si on a passé une bonne semaine ou comment vont nos amis. Jamais un Papa ne se questionne sur le petit ami de sa fille ou sur sa journée d'anniversaire au lycée ainsi que les surprises faites par les autres. Un Papa ne se préoccupe pas de ce qu'elle a pu vivre Mercredi soir ou d'où vient la rose rouge qu'elle tient délicatement entre ses mains. Les Papas ne veulent pas avoir l'explication des coups de soleil sur les épaules ni pourquoi elle a pris le train plus tard que d'habitude ce Vendredi-là. Un Papa ne sait pas que sa fille dort avec le teeshirt d'un garçon gentil entre ses bras comme doudou. Un Papa désire uniquement la fermeture des volets pour un sommeil meilleur et une tranquillité absolue pendant sa sieste. Mais un Papa est sourd comme un pot, et j'ai pitié de mes frères qui te posent plusieurs fois la même question et qui abandonnent, lassés de ne pas être entendus, ni écoutés. Et je suis moi aussi fatigués de ce froid, de ce mur trop haut à franchir pour que tu réalises ce qu'il se passe sous ton toit. Un Papa s'en fiche de savoir que sa fille va dormir dans les bras d'un autre les soirs de semaine..Un Papa sait seulement la taquiner avec ce petit ami auquel il ne prête aucun intérêt, aucune curiosité, aucune question, aucun avis, RIEN. Et cela, quelque part au fond de mon cœur fragile, me blesse. Alors on s'occupe des frangins, on joue à la petite maman, et on doit aussi réviser le BAC.

C'est toujours à la fin que tout commence. Tu viendras à Montpellier, parce que sans une Chaussette Sale, je ne suis RIEN. J'essaierais de ne pas partir trop vite, promis. On verra la vitesse que le vent mettra dans ma petite voile.

Que c'est bon de lever les yeux en étant certaine de rencontrer le regard amoureux d'un autre. Je prends goût à découvrir une tendresse nouvelle, et j'aime cette curiosité là.

dimanche 7 juin 2009

Extrait 62.

C'est formidable les copains
On s'est tout dis, on se serre la main
On peut pas mettre 10 ans sur table
Comme on étale ses lettres au Scrabble.

La nostalgie te noiera de ses perfides insinuations dans ces souvenirs et ces..rappelle-toi, n'oublie pas, regarde le temps que tu as gâché à courir sans but précis. Cette même nostalgie qui t'étouffe depuis longtemps déjà, et qui te fait agir sur des coups de tête, soit-disant une solution pour s'en débarrasser. Raté. On s'était rendez-vous dans 10 ans. J'espère qu'on se retrouvera, si loin serons-nous, si perdus nous nous retrouverons, à la croisée des chemins, on ne peut pas oublier 3 ans en si peu de temps.

Mon anniversaire tombe à nouveau le jour de la fin des cours. 18 ans, la majorité, voilà ce qui m'attend, comme tout le monde, j'y passerai aussi. A moins que..mais non, pas cette fois. Je ne veux pas que ça recommence, chagrin dû au fatal syndrome de Peter Pan, éternellement. Bonne nuit pays Imaginaire. Je n'y reviendrai plus, garçons perdus ne soyez pas tristes, on se croisera et vous serez en âge d'aimer et de brûler vos ailes trop près du soleil à l'image d'Icare. Comme Dédale fut triste. 18 ans, pire qu'un aller simple chez le dentiste. Je n'aime pas que les choses prennent fin, non non non. Restez encore un peu, ne détournez pas les yeux vers l'horizon, je suis encore derrière vous, je vous attendrais là où vous daignerez vous égarez, j'y camperai, j'y demeurerai, promis.

Et comme chaque année, les larmes couleront sans que je puisse y faire quelque chose. Parce que même les photos ne sont pas un remède contre ça, ni les vidéos, ni les certitudes de retrouvailles, ni les promesses, et la nostalgie me coupera les vivres, la garce.

Attendez-moi, attendez-moi.

lundi 1 juin 2009

Extrait 61.

N'importe quelle compagnie pourrait faire disparaître ce sentiment là, même celles des mots, fidèles au poste n'y peuvent rien. Je n'aime pas ça.

Je fuis, vos sourires, vos accolades, vos douces paroles, tes mains, tes bras, tes lèvres. Je ne peux rester en place, rester ici, même avec toi. Je ne suis plus sûre, je me sens perdue. Même si persiste ce grand sourire niais que vous connaissez tous par cœur, je suis terrorisée, je ne veux pas aller trop vite et gaspiller toutes ces secondes en ta compagnie.

Alors je continus d'écrire, de rédiger un tas de choses sans queue ni tête, juste comme ça, juste pour faire passer ce temps interminable, sans avoir rien à dire à personne. Juste pour oublier l'inoubliable et inscrire l'indicible. Mes ongles rongés d'anxiété en sont la triste preuve.

Aujourd'hui il fait beau, le soleil nous berce enfin de ses rayons dorés. 11 jours avant la majorité, aie. Beaucoup attendent l'année prochaine avec impatience, pas moi. Au contraire. et parce qu'au fond j'ai peur. Peur de ne .. chut, quelle imbécile. J'ai besoin de m'échapper de tout ça, on apprend à se connaître chaque jour un peu plus car il n'y pas de traces d'une amitié antécédente. Et c'est BIEN. Je suis curieuse, je veux que le temps nous laisse Notre Temps. Ridicule. Mais je ne peux faire endurer à un autre mon désir de partir ni mon incessante envie de cavaler.

Sara de Bob Dylan m'accompagne depuis déjà 2 jours et je ne peux détacher mes oreilles de cette mélodie aux accents de l'Ouest américain, comme face à d'autres, je suis impuissante.

J'ai rêvé qu'un grillage de barbelés m'avait défiguré et tout le monde regardait avec horreur ces cicatrices sur mon visage. Beaucoup ne les voyaient pas, d'autres étaient horrifiés et je lisais de la pitié dans les yeux de certains . Ils ne savaient pas toute l'histoire et se permettaient de me donner des leçons, insupportable. Et je finissais dans ma salle de bain, à pleurer comme jamais cela ne m'est arrivé, je regardais mon visage tailladé et je brisais d'un coup de poing le miroir. Les mains en sang, je tombai sur le sol, inerte. Puis je me suis réveillée.

We sing, we dance, we steal things.

mercredi 20 mai 2009

Extrait 60.

Et on se prend la main..

Fiou.

C'est bizarre, étrange, tellement nouveau et plein de fraîcheur à la fois. Je lève la tête, mes cheveux presque longs dans le sens du vent et je hume l'air, avec tant de plaisir et de joie que mon sourire reste scotché à mes joues enfantines. Et maintenant je peux le dire sans honte : je n'attends que tes bras, tes mains dans mon cou ou encore autour de ma taille, tes gestes tendres et ta voix grave, ta voix si agréable.

Et dans l'herbe verte, à l'image de tous les Camillards dignes de ce nom, nous avons rougi des coups de soleil, attrapés par un après-midi entier, enlacés, et si biens.

Je vais connaître la patience et apprendre le désir, enfin. J'ai hâte.

Je ne m'enfuirai pas. Pas cette fois. Fais moi confiance même si je ne prononce pas les mots que tu attends.

dimanche 3 mai 2009

Extrait 59.

Et hier, au centre de la piste de danse, Indochine passait à fond dans les grandes baffles noires, alors j'ai hurlé "J'ai l'impression d'être dans ma chambre !". Toutes ces lumières multicolores m'ont aveuglé, je me rappelle avoir été longtemps au milieu, à me déhancher sans aucune prestance ni aucun charme, comme une ado insouciante influencée par l'alcool coulant dans ses veines. Mais elle a su être raisonnable, cette fois, jusqu'à ce que l'excitation chute, il fallait s'y attendre. Et sache bien qu'elle s'est retenue longtemps de ne pas pleurer sur ton épaule. C'était étrange cet anniversaire, bien, mais vraiment étrange, je ne saurais dire pourquoi.

Et "Non, je ne suis pas un héroooos !". C'était drôle, étrange, mais drôle.

Aujourd'hui je suis restée dans ma tour d'ivoire, tantôt perchée à la fenêtre quand Joe Dassin me donnait envie de siffler là-haut sur la colline, tantôt au centre de la pièce, à rire, pleurer, toute seule quand Johnny Cash faisait naître Ring of fire sur sa guitare.

Je me souviens avoir senti couler longtemps, longtemps, longtemps, des larmes sur ma joue après t'avoir répété ces bétises, quelle imbécile, décidément. Quand arriveras-tu à poser un pied devant l'autre, avec certitude, sans fléchir, et sans regarder derrière ce que tu laisses ? Tu peux te relever et faire en sorte de ne plus jamais souffrir, plus jamais. Tu m'as conseillé de sauter, et de prier le ciel de me porter mais voilà. Je ne connais aucune prière de ce genre, et le ciel est trop Haut pour que je l'atteigne, beaucoup trop Haut. Alors je saute, les bras tendus à l'extrême, les jambes qui me poussent tels des ressorts, j'essaie, je l'atteins presque..et alors je retombe, à genoux, mais tout n'est pas perdu, n'est-ce pas ?

Pour que tu sois belle il faudra que tu le deviennes, puisque tu n'es pas née jolie. Il paraît que le fait d'être amoureux rend les gens beaux parce qu'ils ont dans les yeux ces milliers d'étoiles jalousées par les autres. Plus jamais je ne recommencerais une telle faute, c'est fini, plutôt fermer définitivement ma carapace à double tours que de la sentir éclater sous les coups de haches. Alors vois comme j'ai du mal à me débarrasser de ce fardeau de nostalgie, j'y ai cru, toi aussi paraît-il. Que fallait-il que tu me répondes alors que je ne comprenais que la moitié de mes propres mots ? Aurais-tu osé me prendre amicalement dans tes bras si je ne marchais pas de travers ce soir-là ? Et moi, t'aurais-je écouté si mes larmes n'avaient pas été aussi abondantes ? Même dans l'obscurité, les reniflements parlaient à ma place. Tu insistais pour que je te dise, quoi au fond ? Te répéter inlassablement ce que tu sais déjà et ce que toi tu as déjà laissé derrière ton dos ? Je ne suis pas de celles qui oublient facilement, j'avais enfin trouvé quelque chose de solide, je m'y suis accrochée. A ma plus grande perte. Les gens sont des menteurs que de me définir comme un coeur d'artichaut. C'est faux. Très peu savent la vérité.

Un jour, je tiendrais fermement ma langue, je la serrerais si fort qu'elle en saignera, et ainsi aucun mots ne s'échappera, même s'ils ne font que dire la sourde vérité depuis ces trois années.


vendredi 24 avril 2009

Extrait 58.







[J'ai décidé de ne pas choisir une simple fin.
Un break s'impose, rien d'officiel.
Un arrêt, une respiration, une seconde et puis comme PAF le chien, on verra ce qui nous surprend & où toutes ces futilités nous mènent.
La prochaine fois, regarde en traversant la route mon p'tit PAF.]







dimanche 19 avril 2009

Extrait 57

Je ne sais pas ce qui m'a pris
Quand je me suis mis à hurler
[...]
Puis la pluie s'est mise à tomber
Je t'ai fais peur, je suis devenu un étranger
Moi même je ne savais pas ce qui était entrain de se passer
Je voulais juste pousser un Cri dans la vallée, un Cri dans la vallée, un Cri dans la vallée.
Polar

Je ne peux arrêter si facilement, il y a trop de souvenirs, trop de minutes inscrites ici, je ne peux tout effacer en appuyant bêtement sur un interrupteur, sur un coup de tête, au fond je l'aime ce lieu-là (?). Au fond je m'y sens presque bien, presque... Je ne sais pourquoi j'écris ici, je ne comprends toujours pas, il n'y a peut-être pas de raisons au fond. Même si de la joie nous a réunis autrefois, oui malgré cela je sens un fossé, quelque chose dans ce genre là qui signifie que je suis une menteuse de dire que je me sens bien dans ma bulle. Et comme vous le savez, n'est-ce pas ?, que je ne sais pas raconter de fausses histoires, que cela soit pour m'avantager ou ne serait-ce même que pour faire une petite blague.

Je ne me sens pas d'attaque pour reprendre l'école, je vais vomir dans le train, en franchissant le portail, je ne veux pas y retourner. Je n'aime pas cette tension, cette compétition, ces obligations. Fini les livres, la musique et l'ordi jusqu'à point d'heure, fini. Fini aussi les instants où tu étais seule, assise sur le sol de ta salle de bain, le portable sur les genoux et des larmes aux coins des joues, fini. Finies les éternelles douches glaciales censées te remettre les idées en place, fini. Finies les interminables escapades en vélo où tu pédales sans jamais penser au retour, jamais, puisque un jour il n'y en aura peut-être même pas. Mais tu seras un amour que je ne définis pas.

Je ne veux pas partir. Je ne veux pas continuer tout ce cinéma, ce rôle, ce jeu, vous ne me croyez pas, tant pis ? Tant mieux ? Plus jamais loin de toi, tu comprendras.

20 km de vélo cet après-midi, ce bel après-midi. Il y avait tout, le Rhône, Louise Attaque, ma solitude, Polar, les montagnes, Indochine, le vent, Noir Désir, sans les mains, hop HOP hop. Là aussi j'étais bien, en pédalent on ne touche terre que de temps à autre. Puis je suis descendue de mon fidèle destrier, mes jambes ont flageolé et le sol s'est mis à trembler.

Et les étoiles ont pris feu.

vendredi 17 avril 2009

Extrait 56

Mon petit passager clandestin,

Tu me manques tellement, ta présence aurait tant changé certaines choses ici-bas, j'en suis certaine. Mais tu vois, je n'aimerais pas avoir une soeur telle que moi, ça je suis loin d'en être fière. Et même si de là-haut tu sais tout, tu vois mes erreurs et devine mes faux pas, aide-moi. Je ne sais par quel miracle cela serait possible, de tes petits bras tous jeunes et encore tous neufs, aide-moi. Devine, imagine un peu combien la première gorgée est la meilleure, douce, chaude, enivrante, sucrée, et ça t'emmènes loin, loin, loin, je t'assure. Cela paraît si vrai, si pure, et c'est si bon au fond. Je suis sage ne t'en fais pas, je suis sage, comme une image. Veille sur moi, surveille-moi aussi, car je ne sais trop où je vais et ce que je deviens, empêche tout ça. Des frissons tout le long du corps, jusque dans les extrémités, le bout des orteils, partout, le liquide me traverse de part en part telle une vague d'eau glacée, et me noie.
Je sortirai indemne je crois,

Merci

Étoiles ou pas, la soirée aurait été pareille. Tant pis, je n'aurais rien dis de plus, ou de moins, ne serait-ce pour me racheter ou m'expliquer, Motus, ma fille, et bouche cousue. La sensation de l'éloignement me gagne, est-ce moi qui part ou vous ? Je crains de devoir demander une main tendue, un regard tendre, un petit quelque chose, une échelle, qui m'aide à me sauver, à sortir de ce trou. Mais je crains aussi de me plaire dans cette bulle que je me forge, faite de toutes ces secondes qui m'effleurent et qui m'atteignent si profond. Et j'ai peur, si vous saviez combien j'ai peur, une terreur qui me tire par les tripes. Les échardes sous les pieds sont celles des vieux souvenirs dérangeants que je ne peux me résoudre à laisser de côté, tout comme Hop HOP Hop que je laisserai de côté d'ici peu, car le carnet orange demeure lui, non pas un remède à toutes épreuves, mais un véritable confident, ami. Sûrement le dernier article, ou extrait. Cela fera du bien à tous, à la toile, à moi, à tous. Mais de quoi parles-tu ? oui au départ c'était un appel, un signal, un jeu un peu trop facile, mais ça suffis, ça prend fin, tout comme le reste, tout comme le reste...

lundi 13 avril 2009

Extrait 55

Je n'ai pas peur de la route
Faudra voir, faut qu'on y goûte
Noir Désir

16Km sur ton nouveau vélo violet, tu en es encore plus fière que le vert, sur celui-ci tout est possible, sans les mains, sans les pieds, tu oublies tout, tout, tout, la tête vide, tu pédales, tu te concentres sur ton équilibre et ta route, tout simplement. Sauf que celui-là il va falloir le repeindre, le graisser, le revisser, le regonfler, le remettre à neuf, le retaper, à l'image de sa cavalière qu'il faut sans cesse soutenir, relancer, aider, faire rire, avancer, encourager. Le nouveau-vieux vélo violet se retapera à la même vitesse que toi, si tu y mets du tien, si tu prends les choses en mains pour ne pas crever en route ou glisser sur un petit cailloux et t'écorcher sur les rochers en contrebas de ton chemin.
Et tout ira bien, le Vent l'emportera.

La réapparition de cernes noirs sous les yeux noisettes, c'est reparti. A quelle heure ai-je bien pu m'endormir ? Il était si tôt au petit matin quand j'écoutais encore cette chanson (interdite) et que le col du pyjama était humide. Quelle heure cela pouvait-il être quand je me suis enroulée dans ma couette, la tête qui tournait un peu et les jambes lourdes, tellement lourdes à soulever ? Quelle heure était-il quand j'ai envoyé le dernier message et que je me suis allongée sur le sol de ma salle de bain en priant pour que celui-ci soit mouvant et m'absorbe définitivement ? Il devait être tard quand je me suis passée la tête sous l'eau, cette eau qui roulait parfaitement dans les sillons sous mes yeux. Il devait être très tôt pour une nouvelle journée quand je suis sortie par mon étroite fenêtre, en quête d'étoiles et d'un nouvel air à respirer. Drôle de soirée dirait-on. On est un traître, ne l'oublie pas.
Le parfum de nos années mortes. / Des poussières de toi.

Envie de regarder La Boum à nouveau, histoire de vomir sur ces histoires de cœur à deux balles, celles qui n'existent JAMAIS pour de vrai, jamais. Mais ça n'a rien à voir avec ça. Convaincue ou convaincante ? Ou les deux ? Dîtes le moi, s'il vous plaît, dîtes lui, elle se perd à nouveau, elle est si fatiguée de tous ces évènements et de ce froid qui lui voile son sourire. Les joues toutes roses deviennent blanches, morbides, sans vie. Au milieu de ce qu'il reste, vous savez où la trouver si Dieu veuille que vous la cherchiez. C'est à l'intersection du passé, du présent, du futur, je ne sais où, qu'elle demeure, à la croisée des vents, et des tempêtes.
Mais qu'est-ce que j'ai fais ? Mais de quoi j'ai l'air ? / Que je ne définis pas.

Peut-être en effet qu'elle se morfond, qu'elle s'enferme, qu'elle se bouche les tympans avec des écouteurs en mousse, qu'elle fait la sourde oreille avec la musique au volume maximum, qu'elle se pique à des films tristes et romantiques, peut-être que grâce/à cause de toutes ces choses, elle s'enfonce un peu plus dans sa mélancolie. Elle n'a pas faim, les cheveux un peu gras aussi, un vieux pull trop grand, un baggy troué au genou réservé à la maison, et ces cernes, toujours ces cernes, pas très sexy tout ça, ça ne mérite pas de le devenir je crois. Cheveux coupés à la garçonne, allure enrobée de formes généreuse, peut-être un peu sportive mais le dos qui se courbe sous le poids de ce qu'elle tente de dissimuler, de cacher, ça ne se verra pas, personne n'y prêtera attention, c'est bon. Détrompe toi, il paraît que leurs regards sont aiguisés et qu'ils surveillent, sentinels, le moindre faux pas ou la baisse de moral qui engendrerait l'enfer à nouveau. Tu ne les vois pas, je ne vois personne, aucun visage derrière la vitre ou dans le reflet du miroir, rien. Même les mots me glissent sous les doigts, impersonnels et tellement communs. Et le carnet orange ne cesse de se remplir de phrases incensées et interdites.
Même si je te déçois reste avec moi. / Laisse moi partir vivre sans toi.

La musique peut rendre heureux, tout autant que le contraire. Elle produit un drôle d'effet sur ton moral quand elle a le malheur d'être bien choisie, et trop écoutée aussi. I want more. J'avais oublié les paroles car, en tentant de tourner la page, je l'ai supprimé de ma liste de lecture, de mes CD, de mon Ipod, je ne voulais plus l'entendre, plus JAMAIS. Mais dès les premières notes de guitare, elles me sont revenues, elles ont repris leur place dans le creux de ma poitrine et au cœur de mes sanglots. La mélodie, la voix, le doux balancement de tête quand on écoute une ballade, voilà tout est là. Bring me back to you. Et je la réécoute en boucle, je m'étais promis ! Trop faible je n'ai pu résister à l'appel de la nostalgie et du soupir, et à leur chant délicieusement protecteur.
Me laisse pas partir vivre sans toi. / Moi je ne suis rien.

Un besoin immense de se défouler, de ne plus être soi, de s'abandonner à une douce boisson ou à une fumée magique, de s'oublier, de fuir, de ne pas tourner le dos, de pleurer à en être desséchée et déshydratée. Miracle Drug. Nécessité grandissante d'un soutient, d'une épaule solide à mouiller de larmes sans avoir peur d'être ridicule, d'une voix tendre et encourageante, d'une poussée forte dans le dos pour me faire avancer, s'il vous plaît. The shadows on your face. Je ne veux pas que ça recommence, je me bats, mais mes petits poings ne frappent pas assez violemment, l'adversaire est de taille, les souvenirs ont de véritables fondations, eux.
Plus jamais loin de toi. / Tu comprendras.


Le vent l'emportera, tout disparaîtra
Le vent nous portera
Noir Désir

dimanche 12 avril 2009

Extrait 54


On ira cracher nos souhaits, on va donner de la voix.
Louise Attaque, histoire de changer un peu.

Il n'y a qu'à Cercy-La-Tour que l'on ressent ce genre de chose, un sentiment de liberté, mêlé à une nostalgie de l'enfance, et un envol vraiment vraiment plaisant.
Il n'y a qu'à Cercy-La-Tour que l'on jette sur des carnets noirs d'encre toutes ces choses, les plus intimes, les plus secrètes et les plus morbides aussi.
Il n'y a qu'à Cercy-La-Tour que l'on se morfond autant dans un silence aussi pesant et aussi meurtrier.
Il n'y a qu'à Cercy-La-Tour que je fais de la balançoire à presque effleurer le ciel bleu du bout de mon doigt, à croire que je peux réellement m'envoler.
Il n'y a qu'à Cercy-La-Tour que je cours dehors en entendant le son d'un Mirage 2000 et que je me précipite sous ses ailes et sous le son de son moteur, à l'unisson du battement de mon coeur. Et je sens mon rêve glisser entre mes mains tandis qu'il s'envole au-delà de l'horizon, plus loin que celui-là même.
Il n'y a qu'à Cercy-La-Tour que l'on soupire autant en voyant nos grands-parents vieillir et en sentant le temps passé comme jamais auparavant ni ailleurs.
Il n'y a qu'à Cercy-La-Tour que l'on joue au foot avec ses frangins, comme avant, comme si de rien n'était puisqu'eux sont trop jeunes pour se douter qu'une épine s'enfonce dans notre dos, ou notre cheville.
Il n'y a qu'à Cercy-La-Tour que l'on retourne dans des lieux connus, parfois détestés ou souhaités.
Il n'y a qu'à Cercy-La-Tour que l'on croise un Disparu sur des photos anciennes, et que l'on tourne si vite la page que personne n'est censé l'avoir vu. Je l'ai vu et je m'en suis alors rappelée. Personne n'y pense mais moi oui, je dois être la seule, c'est normal, tant pis.


Non, non, non je ne veux pas retomber. Mais je crains avoir remis le pied sur le bord du gouffre, la tentation y est grande vu d'ici, vu de haut. Je me persuade que non..et enfin je suis trop fatiguée alors OUF.

Attention car j'ai peur que cela ne tarde, je suis aux aguets, rien ne me surprendra. Me laisserais-je faire, et enfin glisser vers cette nostalgie complaisante ? Quelque part, je l'espère je crois. Il ne se passera rien. Il faut cesser de croire à tout ça ma fille, c'est fini, stop, jetté aux oubliettes cet amour si difficile à oublier. Aie, j'ai mordu à l'hameçon, comme avant, comme une idiote, alors j'écris, surtout sur lui, moi, tout ça, toute cette histoire que chacun et chacune connaît par coeur tellement je vous l'ai répétée. Et on dira Oh non, voilà qu'elle recommence ! je vous entend déjà le dire, le soupirer, peut-être le hurler aussi. Mais ai-je un jour seulement cesser ? Un seul jour, une seconde, une soirée, un matin, un mois, ai-je seulement cessé un moment d'y penser et de regretter ces paroles et ces instants ? Vous y avez cru tout autant que moi, et tout comme moi vous vous êtes pris au piège du fait c'était soit-disant réellement terminé. Elle n'y pensera plus, il est loin maintenant. Comment cela aurait-il été possible je vous le demande ? Et pourtant sachez bien que j'étais motivée, prête à tout pour laisser ces stupidités encombrantes de côté, et voilà ce que j'en fais, elles reviennent, à pas feutrés, dans mon dos, comme si je ne les avais pas vues, mesquines. Leurs ombres se profilent sur mes frêles épaules, j'ai toujours porté leur poids, et voilà. La roue tourne, toujours dans le même sens, l'histoire se répète et cette fois, comme les autres fois, je n'aime pas ça. La nostalgie me gagne, et vous savez par contre, tout autant que moi, combien elle me perd.


Allons, allons, mon enfant, soyons sages cette fois.

vendredi 27 mars 2009

Extrait 53



"J'aimerais que quelqu'un m'attende quelque part", comme le dit si bien Anna Gavalda.

Sur le quai d'une gare, dans un aéroport, un café, entre deux rayonnages de livres, devant le portail du lycée, chez moi, dans un parc, sous un arbre, au bord de l'eau, dans une petite boutique, une grande surface, dans une salle d'attente, à la Poste, sur le net, ici, là-bas, ailleurs, peu importe au fond, car ne dit-on pas que c'est l'attention qui compte le plus ?

Alors je mange des Skittles, la couleur et le sucre de ces petits bonbons acidulés sont le meilleur remède contre ce Blues-là. Si tu sais, ce blues là. Celui qui te prend aux entrailles et qui renverse tout ce qui tient debout autour de toi, oui celui que tu connais. Ce blues qui te fait soupirer toutes les secondes, celui qui ne laisse jamais à tes yeux le temps nécessaire pour sécher, celui qui te fait perdre espoir en tous ces édifices que tu croyais solides en fondation, celui qui te force à regarder de vieilles photos, celles que tu as dissimulées loin dans ta mémoire (et dans celle de ton ordinateur). Le fameux blues qui t'abat quand tu es trop seule, peut-être trop longtemps, qui te frappe dans le dos, dans le noir, de sa lame aiguisée, celui qui te tape sur les doigts alors que tu allais peut-être prendre le téléphone, celui qui te fait dire toutes ces horribles choses que tu penses peut-être un peu, celui qui te fait perdre ta certitude. Ce blues qui te perce au plus profond de ton être, celui qui fait resurgir les drôles de fantômes disparus, celui qui empêche tes lèvres de s'étirer, ce blues, tu sais, qui t'oblige à ne rien faire, à ne plus parler, plus rire, tu sais très bien, ce Blues, celui qui te fait tant écrire.

Alors j'écoute la BO de Subway car elle seule me permet de me sentir bien, mieux que la coc' ou l'héro, oui mieux que Indochine précédemment cité. Celle-là de musique te porte loin, loin, loin et tu ne pleures pas sur ton propre sort mais plutôt de retoucher terre quand il faut remettre le CD en route. Et on recommence, c'est reparti, c'est tellement bon.. Et je me sens portée par les différents rythmes de ces chansons-là, surtout quand on a vu le film la veille, on se sent bercé en un lieu sûr, fantomatique où l'aventure, la peur, le désir de l'impossible et l'espoir ne font qu'un, se mélangent, se contredisent et se répondent en un parfait écho. Et ça c'est vraiment libérateur, de se laisser aller, caresser, même noyer sous ces mélodies et ces accords parfaits à mon oreille, dont je ne connais ni les notes ni les enchaînements.

Alors je m'absente à nouveau, sur mon vélo vert, tu sais celui sur lequel je me sens si bien, différente, invincible, les cheveux (qui poussent !) au gré de cette brise de fin d'après-midi, me faufilant, invisible, entre les voitures, quelques coups de klaxon, tant pis pour la priorité, je veux être la première au bord du Rhône.

Il paraît que les Gens ne mordent pas, qu'ils sont inoffensifs, je ne te crois pas.

Alors je vais m'en aller, mais tu devais t'en douter n'est-ce pas ?

Alors me voilà déjà re-partie, j'aimerais tellement que ça ne se passe pas comme ça, comme ces fois-là, où tu étais là, te souviens-tu ?

Alors je ne pleurerai pas car les larmes sont synonymes de faiblesse, et je dois être forte et courageuse, au moins devant eux, au moins pour le passager clandestin qui est parti trop vite, au moins pour lui, je lui dois au moins ça.

Alors tout me revient et il m'arrive de penser à toi, à lui, à ce dont je m'étais interdis depuis longtemps déjà. Mais les fantômes renaissent rappelle-toi.

Alors ils reviennent hanter mes nuits qui jusque-là étaient plutôt paisibles, reposantes et confortables.

Alors il me sera facile encore de cacher tout ça puisque je me suis promis, si j'en re-parle, je re-tombe et je ne veux pas re-tomber aussi bas, être dans cet état, dans lequel vous m'avez ramassé à la petite cuillère, morceau par morceau. J'étais anéanti, détruite, et puis j'ai réussi à oublier, à avancer et à te laisser derrière moi alors ne me re-tente pas.

Alors tout m'est revenu en mémoire, ces sourires, cette joie dans les yeux, ce bond dans la poitrine, ces tremblements, ces regards qui disaient tout ce que les mots ne pouvaient décrire ou expliquer. Je veux les re-trouver, je veux re-tomber...J'ai besoin de ça, de ton estime, de tes pensées qui te trahissent mais qui ne me jugent jamais. Cette époque où nos faits et gestes étaient notre reflet, c'était facile. Et j'ai cette peur terrible qui commence à me saisir le ventre, la peur de la solitude, de l'avenir, de la perte, de l'éloignement, de l'enfermement et de la résurgence. Je me suis surprise à prendre plaisir à y repenser, il ne fallait pas que cela arrive, tu sais combien je suis faible !

Alors j'ai peur que l'histoire se répète, se pourrait-il que je radote ?

dimanche 22 mars 2009

Extrait 52


5 jours sans se rendre à l'école, je suis contagieuse et je n'aime pas ça. J'ai l'impression d'être un drôle de cobaye que l'on questionne et dont on se méfie car il pourrait être dangereux. Personne ne croit que la fameuse coqueluche est de retour, et pourtant la voilà. Déjà 2 cas au Lycée. On m'a presque mise en quarantaine, je ne dois pas ouvrir le frigo, je dois passer un coup d'essuie-tout sur le clavier après moi, pas de bagarres avec les frangins, pas le droit de boire dans le verre d'un autre pour le taquiner..D'accord ce n'est pas si terrible, je peux parler, bouger, sortir, mais je n'aime pas être malade, ça me rend malade. Alors j'écoute des musiques qui me font sortir un peu, façon de parler. Surtout Le vent nous portera, de Noir Désir, elle, est excellente pour voyager un peu.

Et le vide-grenier ce matin était bizarre. J'aime beaucoup cette ambiance, tout plein de gens, tous ces objets usés, mélange hétéroclite, pas mal de Maghrébins, j'aime leur accent et leur manie de toujours tout négocier avant d'acheter. Et je riais presque ce matin de voir tant de monde, comme chaque dimanche matin, et ces exclamations " 1 euros les 2 ! Pas cher ! ". Je me sentais bien jusqu'à ce que cette amie arrive et qu'elle prononce ces mots, si faciles pour elle. Je l'aurais giflé, noyé dans le lac pas loin de la base de loisir, étranglé sa phrase dans sa gorge et entre ses lèvres qui se voulaient aimables. D'accord elle ne savait pas. Le plus dur des mots a été prononcé ce matin-là, celui que j'attendais au fond, le voilà, avec sa lame tranchante. Je savais combien les mots pouvaient être meurtriers quand ils étaient bien choisis et bien placés, mais celui-ci est pesant, lourd, étouffant comme aucun autre. L'entendre de sa bouche fut la touche finale. Alors je les ai laissé parler et j'ai tourné le dos, comme je le fais si bien. Je me suis enfuis à ma façon, mais avec ce mot-là comme boulet à la cheville. Personne n'avait encore osé le dire même s'il était maudit, sur le bout de toutes nos lèvres étirées en un sourire triste.

Aie.

samedi 21 mars 2009

Extrait 51


Le nouvel album d'Indo est enfin sorti, ça fait du bien, du son/sang neuf.
Et c'est BON de les entendre murmurer cette poésie, chanter ces mots, jouer ces mélodies, exquises, rafraîchissantes, envoûtantes. Telle une drogue, autant d'effets que l'exta ou l'héroïne, cette musique me suffis à planer, à m'enfuir, m'échapper de ces griffes, me sentir bien, aussi simplement que ça pourrait l'être si, petite fille tu acceptais de grandir, de voir l'avenir et non pas de le cacher dans ton dos en avançant à reculons.

[Même si je te déçois reste avec moi.]

Et cette coqueluche qui m'essouffle, chaque inspiration est une bouffée de trop, douloureuse. Une crise d'asthme non-stop. Mais je suis vaccinée ! Injustice quand tu nous tiens..



Petit passager clandestin,

Et je pense à toi, même si tu n'es pas resté longtemps. Une boule au creux du ventre, l'estomac noué, les yeux humides quand je me dis que tu n'as pas eu le choix toi et que je me plains de l'avoir. Un garçon, j'en suis sûre, certaine. Gaëtan ? Alban ? Théophane ? On avait commencé à penser au prénom tu sais. On avait même fait quelques projets aussi tu sais. Puis tout s'est passé si vite. 3 mois. Plouf. Plus rien. Personne n'ose en parler, mais tu es dans mes pensées les plus secrètes, les plus sombres aussi. Quelle surprise quand j'y repense ! Un passager clandestin, c'est ainsi que Nana t'avais surnommé. Aussitôt renvoyé à la mer agitée, pas de radeau, ni de barque, ni de bouée. Plouf. C'est injuste ! C'est dur tu sais. Il paraît que du bon peut sortir de cette absence mais je ne vois pas comment. [Je voulais te dire n'aies pas peur de partir.] Je cherche le positif je t'assure pourtant aucune éclaircie. Je savais déjà où t'emmener, qui te présenter, les films et les livres à te faire découvrir..Les mots ne sont pas faciles. Eux aussi sont en deuil, morts. Je veux que tu saches que je pense à toi et que je ne t'oublies pas. N'en veux pas aux autres de ne pas vraiment réaliser, ils sont encore innocents, naïfs, insouciants et si petits. Je voudrais pouvoir poser des mots justes, forts, tu sais je n'ai que de frêles épaules. J'aurais aimé être une grande soeur que tu admires, courageuse, presque un modèle mais vois-tu je ne parviens qu'à poser des phrases ridicules et simplistes, comme n'importe qui pourrait le faire. J'essaie d'être différente pour te dire à quel point tu me manques et que j'aurais voulu voir ta frimousse, te serrer dans mes bras et pleurer de joie plutôt que de pleurer de cette fatalité, cette injustice, inévitables. Je te parle déjà dans ma tête, ce n'est que le début d'une intime correspondance fraternel. A côté de moi ils rient car ils ne se rendent pas compte, s'il te plaît ne leur en veux pas, ils sont si jeunes. La surprise n'était au départ pas très bien accueillie, ça ne nous plaisait pas trop et là vois le mal qui commence à me ronger. Tout le monde pense à toi, un peu à nous aussi, mais nous on s'en fout. J'écoute des musiques qui m'évadent, ça m'aide tu sais. Et puis j'ai la coqueluche, maudite coqueluche, maladie infantile. 5 jours enfermée dans cette maison qui respire le morbide et le manque. Malgré les condoléances des amis, une plaie est ouverte, et c'est dur tu sais. Ce n'est pas ta faute, l'injustice frappe dans notre dos, la salope.

Tu es là, moi aussi, on restera ne t'en fais pas,

Cécile.



Photo is mine.

dimanche 8 mars 2009

Extrait 50

Un moment que je n'ai pas posté sur Hop Hop HOP Ricochets. Tout simplement parce que mon carnet orange en cours de philo est bien plus pratique et bien plus fidèle quotidiennement. Alors aujourd'hui j'écris pour le simple plaisir, et aussi parce qu'un petit besoin vient de naître en moi, ce besoin qui me force à poser des mots partout où je peux en laisser derrière ou devant moi : bordures de cours, carnet orange, vert, jaune, blog, feuilles volantes, cahier de brouillon...

Write, wrote, written.

Les cours passent et Cécile trépasse, se fait piétiner sous ce flot qu'elle ne parvient pas à gérer par un simple manque d'organisation. Jamais en cours elle ne va penser : bosse, suit, écoute, entend, enregistre, mémorise, note, écrit, cesse de rêver, participe, parle etc etc..Non, non, non, cela la rendrait malade, la nausée, le mal de mer, de terre ? Peu importe. Elle déteste ça alors elle se laisse submerger, un peu trop peut-être. Elle n'aime pas l'école et traîne les pieds tous les matins pour s'y rendre. Même les pauses deviennent d'une monotonie insupportable.

Leave, left, left.

La météo devient orageuse malgré le soleil qui perce un peu plus chaque jour, le printemps approche et il est censé faire beau. Mais chez moi la tempête se lève. Les cheveux dans le vent, les chapeaux s'envolent, les sourires et les regards aussi sont emportés par ces bourrasques. Le soleil reviendra, on l'attend tous.

Burn, burnt burnt.

Anxieuse pour l'année prochaine. Toujours pas d'école, de lieu sûr qui m'attend, de chemin tracé, de panneaux de signalisation qui pourraient me guider dans mes choix. NADA. Les parents stressent pour moi. Anxieuse mais paradoxalement tranquille. Je ne me prends pas la tête. Ah ? Je devrais ?

Cling, clung,clung.

On a commencé à se perdre de vue à l'adolescence. Souvent, puis plus longtemps. En vacances de vie, en vacances d'envie. Et puis la Vérité, celle qu'on cache, celle qu'on chuchote, celle qui dérange. Dis-moi les vents, les courants qui t'entraînent. Dis moi les songes qui frappent à ta porte, les illusions, les diables qui temportent. A quoi tu penses quand revient le soir ? Tes quatre murs renferment quels espoirs ? Que doit-on lire dans ton sourire idiot ? D'autres sourires sans paroles et sans mots ? Les horizons des barreaux de ta cage. Que vois-tu quand tes paupières se closent ? Ton autre chemin.

Catch, caught, caught.

Parce que j'aimerais pouvoir rester la même tu comprends ? LA MEME ! Mais je sens bien que je grandis, et j'avoue que je n'aime pas trop ça. Si je cessais d'écouter certaines musiques peut-être oublierais-je certaines choses qui m'empêchent d'avancer ? Je ne parviens pas à m'en détacher, il le faudrait mais c'est trop dûr de laisser de côté, dans un coin, derrière nous, de sauter le ravin, voire d'oublier, de "passer à autre chose" comme on le dit si facilement. Et bien non. Je suis nostalgique pour un rien et je le demeure, même si cela devient maladif.

Feel, felt, felt.

Alors je lis Oscar Wilde, histoire de m'enfuir un peu.

Fall, fell, fallen.

Et quand la boisson reprendra le dessus sur ma raison, que la musique m'emportera, que tu seras près de moi, alors je te ramènerais à ça, à ces paroles que je t'ai dite plus de dix fois et qui ne signifient rien.

Tell, told, told.