
Re-découverte d'une chanson que je n'avais pas entendue depuis un bon moment, elle représente beaucoup pour moi. Elle représente tous ces instants que j'ai passé à chercher des sourires et des regards francs dans les attitudes de mes proches. Et voilà qu'elle revient. Ma bulle a des parois de plus en plus solides, pas une simple bulle de savon qui éclate une fois que le vent la pousse, celle-ci n'éclate pas. Et les Beatles qui rythment aussi ces secondes, ce temps qui nous file entre les doigts, irrattrapable.
Moi j'étais la fille de l'air,
Toi tu étais la fille de joie
Demoiselle qui savait y faire
Je ne t'aime pas
Les super-latifs ne sont pas si super et quand je re-pense aux lunettes tordues sur le nez du prof de Latin, je souris, discrètement. Quand je re-pense à ce vide sur ma copie, je souris moins, tout aussi discrètement.
Je te vomis et j'en suis fière
Toi, la chienne à six pieds sous terre
T'as beau gémir, je ne t'aime pas
Heureusement qu'il reste les bottes de Shwarzenegger pour rire.
Dans le palais des filles de l'air
On refuse toutes les filles comme toi
Les jolies choses, faudra t'y faire
Dans ta tombe, elles n'existent pas
Mes pieds ont lentement goûté l'eau brûlante, puis tout mon corps. Quel calme, quelle tranquillité, quelle solitude, j'étais bien. Je n'ai même pas ouvert mon livre, j'ai fermé les yeux, et j'ai disparu, pour de bon, de la surface de la terre. J'ai voyagé, je ne sais où, loin. J'ai pensé à Big Fish et je me suis aperçue que je suis comme le vieux, je ne suis jamais hydratée, de tout. Face à ma mémoire, j'ai laissé mes pensées se promener dans cet interminable labyrinthe dans ma tête. J'ai réfléchis à toutes ces choses, à tous ces gens, à ceux qui prennent plus de place que d'autres. A ceux qui sont absents, étouffants ou adorables.
Ces jolies choses des filles sans voix
Quand on y touche on brûle ses doigts
Elles sont sur toi et t'en rêves
Elles sont devant moi et j'en crève
Dis moi est-ce que c'est mieux en bas ?
Pire qu'un miroir déformant, j'ai vu la Vérité quand j'avais la tête sous l'eau, à travers cette vitre sur le monde. Cela fait peur. C'est idiot d'avoir peur je sais, mais je suis terrorisée par tellement de choses. Je me rappelle de cette drôle de femme dans le train qui s'était agrippée à mon bras quand le train avait changé de rails. J'ai encore l'empreinte de ses ongles sur ma peau.
En bas j'ai retrouvé le père
En bas j'ai retrouvé la mère
On est tous rongés par les vers
Je ne t'aime pas
Sous l'eau je ne voyais rien alors j'ai essayé d'ouvrir les yeux et pour la première fois, j'ai réussi. Tout était flou, encore maintenant tout est déformé. Quand j'étais petite, mon petit corps déjà rond rentrait entièrement dans la baignoire, en longueur. Maintenant c'est fini ça, tu as grandi. Je ne veux pas, tout comme je ne veux pas mourir une fois vieille. Je veux rester là, aujourd'hui.
T'as réussi et t'en es fière
Enfin t'as l'occasion de te taire
Tu peux partir, je ne t'aime pas
Drôle d'impressions, de sensations qui se mélangent et qui donnent un drôle de cocktail. C'est que je ne veux pas que l'on rentre, que l'on découvre ce que je suis et ce que je ressens. Alors je reste seule, et je caresse ces mots, qui eux sont fidèles.
Dans les tombeaux des filles de l'air
On rigole bien des filles comme toi
Les jolies choses nous on les danse
Et nos jours gris valent bien tes transes
Je joue à cache-cache avec une autre partie de moi qui voudrais prendre le dessus. "Planque-toi, tu vas me faire honte !". Et elle se dissimule derrière...quoi ?
Leur jolies choses c'était nous deux
Tout ce qu'on a fait c'était pour eux
Alors les monstres qu'on les crève
Sous leur merde il y avait nos rêves
Et je me perds encore dans tous ces rêves, desquels j'aurais honte de parler, des souhaits de gamine, insouciante de la vie réelle et de l'impossibilité de les réaliser. Mais j'apprécie leur compagnie et je souris discrètement en pensant à ce que j'aimerais faire parfois. Puis je me rappelle combien c'est ridicule et je les chasse à coups de pieds de ma tête. Ils persistent pour revenir, et j'accepte, car je ne peux continuer sans leur présence.
Je mettrai de l'or dans nos yeux
Pour qu'on ait plus jamais peur d'euxJe mettrai de l'or dans nos yeux
Leur jolies choses c'est la mort
1 commentaire:
Cécile,
Si je puis me permettre, ton écriture est très fine, tu n'as absolument pas besoin de celle des autres pour enrober la tienne.
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