vendredi 14 novembre 2008

Extrait 42



Cosmonaute
C'est ça que je veux faire Monsieur

Pour les journées où il flotte

J'voudrais m'envoler pour les cieux


Il fait pas beau, les gens ont du vent dans les cheveux, de même dans ma tête. Le semblable tourbillon frissonnant qui les oblige à mettre un bonnet pour se réchauffer m'oblige moi à me parer de mots pour me protéger. Tout le temps que vous passez à suer sur vos devoirs, je le passe à dévorer des pages et des pages d'auteurs différents. Là, avec la seule compagnie de ces personnages fictifs et ces atmosphères chaleureuses, je suis bien. Tout simplement. Pas besoin de milles mots différents pour exprimer ce bien-être quand je suis entourée de termes, de leur valeur et de leur sens. Et la musique s'allie terriblement bien avec la mélodie, la poésie, les notes de ces mots, leur son, leur rythme et leur chaleur. Emmitouflé à cause du froid, ses yeux bleus brillent comme jamais, et l'écharpe rose autour de mon cou est faite de toutes ces secondes.

Trapéziste
C'est ça que je veux faire Monsieur

Pour ne plus penser pessimiste

Et pouvoir plonger dans leurs yeux


Vent de folie ? Vent du Midi ? Peut importe d'où viennent ces bourrasques mais elles me font perdre la tête. Mon humeur est un véritable yoyo et malgré les remèdes magiques, il n'y a rien à faire, je reste mot - rose. Je m'ennuie, constamment. Le vent a la réputation d'exercer des changements soudains, j'aimerais qu'il m'en arrive. Que cesse cette monotonie et ces vulgaires sourires qui sonnent si faux. On se rassure tous avec des sourires factices, alors à quand les véritables paroles et gestes délicats, pleins d'humanité et de chaleur que l'on aime tant ? Disparus. J'ai toujours eu la tête Ailleurs. Combien de fois aies-je entendu les profs dire au collège " Cécile reviens parmi nous !" ou encore "T'es où là ? Pas avec nous !" ? Mais ce n'est pas parce que ma tête est Ailleurs que je ne vois pas. Que je ne vois pas ce qui se trame autour de moi, cet avenir indécis, lointain, terrorisant mon âme d'enfant convaincue que les chats ont réellement 9 vies.

Non c'est architecte
C'est ça que je veux faire Monsieur
Creuser tout comme les insectes
Des petites galeries quand je veux


J'aime tant la chaleur humaine, mais il n'y en a plus, de personne. Ce n'est pas pour rien que j'ai toujours besoin de toucher les gens quand je leur parle. C'est nouveau. Avant je ne supportais pas que l'on me touche. Qui aurait crû que c'est moi qui demanderais que l'on entoure mes épaules de ses bras ? La jalousie me renferme encore un peu plus dans cette tempête dont je ne peux m'échapper. J'ai beau faire des signaux, des appels au secours, je ne perçois aucune réponse. Peut-être n'y a-t-il personne dans les entourages ? Cette fille favorise le repli sur moi et sur ce qui aurait été nous. Elle ose faire avec toi ce dont j'ai toujours rêvé mais que je n'ai jamais osé faire de peur que tu ne découvre vraiment ce que je ressens. Car même si je m'étais amusé avec toi comme elle le fait, en tant qu'ami, tu aurais découverts et tu aurais peut-être compris. Ces années se sont écoulées sans que l'on est eût le temps de dire OUF, et pourtant ce n'était pas les occasions qui manquaient de sortir la tête de l'eau et de respirer un bon coup : OUF. Le remord me ronge de l'intérieur, c'est douloureux. Je regrette maintenant qu'il est tard et que le jour est tombé. Le soleil se couche, et je veille, à la flamme de la bougie, espérant peut-être encore.

Peintre impressionniste
C'est ça que je veux faire Monsieur

Jeter mon art dans un prisme

Et laisser éclater le feu


La cire de la bougie coule au même rythme que quelques larmes, invisibles, dissimulées, silencieuses. Une entaille qui s'infecte. Enroulée dans ma couette colorée, le son d'une musique que je n'écoute plus, ne cesse d'augmenter. Où suis-je ? Mais la question reste Qui suis-je ? Et tu sais, j'espère au moins que tu m'entends. C'est dur de briser le silence et de combattre l'absence. J'étouffe. Une main tendue suffirait. Et si le vent qui encourage mon tourment devenait une brise légère, légère, un souffle dans mes cheveux et sur ma peau nue ? Voilà le retour des chansons mélancoliques et des souvenirs qui bouchent toutes ouvertures vers l'extérieur. Je suis tellement bien dans ma coquille, au chaud, en sûreté, seule. Mais j'ai du mal à cohabiter avec moi-même. Et le silence reprend sa place d'honneur.

Hé Buddy t'es pas tout seul ce soir
Des silhouettes s'égarent
Toutes tombées du lit

0 en latin. Un grand vide. J'en riais toute à l'heure. Toute à l'heure quand je n'avais pas encore revêtu ce pull trop large pour mes formes rondes. On dirait un zombie. "Tu n'as pas dormi cette semaine ?". Non. Ne ments pas, je sais que tu t'en fiche. Je me sens lourde comme un boulet enchaînée à la cheville d'un prisonnier; mais lequels des 2 suis-je ? Le boulet ? Ou plutôt le prisonnier ? Ou l'image que représente les 2, associés ?

Retrouve moi Rue des étoiles

Ma tête est pleine à craquer de rêves et de souhaits, tellement pleine que je suis absente. Tout le temps. Vous croyez que je suis là ? Je suis Ailleurs. Je veux demeurer sous la souplesse des rouleaux des vagues qui me submergent et m'engloutissent. L'écume a beau être blanche, la mer bleue azur, les bulles éclatants sous le soleil au zénith et le sable à perte de vue, je serais seule à percevoir tout ça.

On pourrait se rejoindre
J'ai des rêves à te peindre

Je n'ai pas peur tu sais. On se recroisera plus tard. Et même si mes joues perdent de leur allure enfantine, je pense vivre. Juste au bout du rouleau, perdue et à bout de souffle. Peut-on vivre sur Mars sans oxygène ? Et bin non.

Toutes tombées du lit..

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est moi qui m'éloigne où c'est toi qui t'enfermes ? J'aimerais bien rentré mais voilà ... on aurait bien besoin d'une nouvelle discussion " under the stars " tu crois pas ? ( i love life ... )