dimanche 30 novembre 2008

Extrait 45


Je me retrouve un peu perdue, même complètement déboussolée. Je ne sais plus comment réagir, interpréter tout ce qui se déroule autour de moi. Je ne sais pas comment, qui, quoi, où, quand, pourquoi, lesquels, laquelle..mais l'aies-je déjà su un jour ? J'hésite, trépigne sur place, me tâte, avance un pas, puis recule immédiatement, j'ai de plus en plus de mal à me décider, ne serait-ce que pour des petites choses. Enfin.

Quel plaisir j'ai retrouvé à admirer ce prodigieux archéologue, armé d'un fouet habile et d'un charme redoutable. Comme une enfant, les chutes m'ont fait rire aux éclats, j'ai été jalouse de cette blonde qui l'embrasse langoureusement, la peur m'a saisis lors de cette scène fantastique sur le tank en plein désert, des frissons ont parcouru mon corps quand ils assistent à un autodafé chez les nazis à Berlin et puis le suspense m'a fait languir lorsqu'il affronte les terribles épreuves. Malgré le recul que je pourrais avoir grâce au regard professionnel de cinéphile que l'on tente de m'inculquer, je ne pourrais cesser d'admirer la prouesse d'innovation de ces années. Même s'il y a bien certaines scènes que je suis obligée d'avouer ridicules et très américaines, j'en fais abstraction car j'aime vraiment ça. J'aime qu'un film me saisisse et me procure toute cette joie, surtout quand il fait partie de mon enfance et du seul lien qu'il me reste avec la figure paternelle qui est censée me veiller. Je me souviens encore, ce sont les premiers films que mes yeux puériles ont admiré. Comme si c'était hier, je me revois les découvrir, sans savoir à ce moment là, que j'allais les connaître par cœur et les visionner des millions de fois. Ils font parti d'une génération qui nous précède mais qui nous laisse là un héritage unique, impossible à oublier. En étant cinéphile, plus ou moins, nous sommes censés regarder des oeuvres d'art. Je n'ai pas honte de dire que pour moi Star Wars, Indiana Jones, James Bond, Spiderman, X-men, Hulk, Daredevil, sont des oeuvres d'art car elles constituent à mes yeux des souvenirs irremplaçables. Même si ce sont parfois, et bien trop souvent, des américaneries stupides, elles m'ont fais aimé le cinéma et la curiosité d'en découvrir les coulisses. Rien que pour ça je ne pourrais les renier. J'adore le personnage d'Indiana Jones, son panache, son allure, son insouciance, son charisme, son chapeau...

Et on parlé de la fin du monde avec Eux. Aucun de nous n'était vraiment rassuré par leurs belles paroles mais on a continué de se poser des questions quand même. Qu'est-ce qui nous attend dans cet avenir ? Lointain ? Comment en être sûr ? Pas si certain. Chaque seconde passée est un peu plus de notre avenir qui se déroule sous nos yeux, sous nos mains, dans ce drôle de corps humain. Ce sont des battements de cœur qui nous font vivre. Je ne peux me faire à l'idée qu'un jour je ne les sentirais plus en posant ma main sur ma poitrine, que ces battements vitaux ne s'emballeront plus après un effort trop important à cause de l'asthme. Cet asthme qui me rend si faible et que je hais. J'ai tellement honte d'en avoir pleurer devant Eux, parce que je me sens plus faible que les autres et que je n'ai pu tenir la distance alors qu'un gamin de sept ans le peut ! C'est horrible de sentir cette compression à l'intérieur de soi, la moindre respiration est une douleur aiguë, si aiguë que l'on pense mourir à la prochaine, ou peut-être à l'autre. La tête tourne, j'ai cru que ce putain de pont n'arriverait jamais. "Courage Cécile on fait une pause au pont !". Comment pouvez-vous être si certain que je parviendrais jusque là ? Je remonte en selle, "tais-toi" me dis une voix, mais chaque coup de pédales est un pas de plus vers une mort imminente. Et ce froid, telles des aiguilles glaciales, meurtrières, qui m'assaillaient. Notre destination finale suffisait à surmonter cet handicap : l'aérodrome.

Je ne peux me dire qu'un jour nous cesserons de voir les étoiles filées ou statiques, de sauter dans des flaques ou de sentir le goût des aliments délicatement sur notre palais. Je ne peux me résoudre à finir sous terre comme nourriture pour des vers qui ne sauront rien de moi et de ce que j'ai pu être. La détestable impression de ne jamais assez profiter de tout au moment où il le faudrait me ronge à chaque instant agréable. J'ai tellement peur que cela ne se reproduise plus.

You say One love, One life. U2

Alors je chanterais carpe diem sur tous les toits du monde s'il le faut.

Cette fumée n'est enfin de compte pas aussi désagréable que je le croyais. Au contraire.

Ne pas leur avouer. Jamais.

Je pleurais sur le quai de la gare, mais était-ce réellement à cause du vent glacial ? Pas sûre.

Oh la oh la Lima
Bienvenue chez les nus
Welcome to the sabbat
Nosotros amigos
Bienvenue chez les nus
Viva el Peru
Indochine


vendredi 21 novembre 2008

Extrait 44


Dans le train, 7 dans le compartiment, 3 internes et 4 autres. C'était bondé, c'est fou. Et cette fille que je ne connaissais pas s'est mise à rire avec (de ?) nous. Et ce jeune homme était d'autant plus charmant que sa présence était éphémère. Il est encore plus séduisant de savoir qu'il était seulement de passage. Ce franc sourire au moment de son départ "Bon weekend". Comme une idiote j'ai mis au moins 3 longues secondes à comprendre que c'était à ma petite personne qu'il s'adressait. J'ai donc répondu mais il était déjà loin, déjà parti, enfui. Même si j'ai eu la joie de le recroiser quand il embarquait dans sa voiture, je ne le reverrais plus, ce jeune, à la veste noire et au discret grain de beauté sur la joue gauche.

Et tu me parles de toi
Et tu me parles d'eux

Parfois je parle de moi
Mais parlons de nous deux.


Parce que je sais très bien qu'il faut que je cesse de rêver, tout le temps, même devant vous. Là c'est encore pire, pourquoi, pourquoi, pourquoi ....

Et serais-je autre chose un jour ?
Si la question se pose

Si le cœur me l'impose

Sait-on jamais si j'ose

Devenir autre chose
Un jour.

Si je prends les mots des autres pour encadrer les miens c'est que j'ai constamment besoin d'être rassurer. Ceux des autres étant certains, cela me protège et je me sens en sécurité.

Serons nous autre chose un jour ?
Si la question se pose

Si le cœur nous l'impose

Il faudra que l'on ose un jour

Devenir autre chose.


Il arrivera bien un moment où il faudra que je tire un trait sur tout ce passé encombrant qui me dévore. Mais quand en aurais-je le courage et la force ? Ce n'est pas faute d'avoir essayé, c'est trop difficile et je n'ai que de frêles épaules.

Photo is mine.

samedi 15 novembre 2008

Extrait 43


Re-découverte d'une chanson que je n'avais pas entendue depuis un bon moment, elle représente beaucoup pour moi. Elle représente tous ces instants que j'ai passé à chercher des sourires et des regards francs dans les attitudes de mes proches. Et voilà qu'elle revient. Ma bulle a des parois de plus en plus solides, pas une simple bulle de savon qui éclate une fois que le vent la pousse, celle-ci n'éclate pas. Et les Beatles qui rythment aussi ces secondes, ce temps qui nous file entre les doigts, irrattrapable.

Moi j'étais la fille de l'air,
Toi tu étais la fille de joie
Demoiselle qui savait y faire
Je ne t'aime pas


Les super-latifs ne sont pas si super et quand je re-pense aux lunettes tordues sur le nez du prof de Latin, je souris, discrètement. Quand je re-pense à ce vide sur ma copie, je souris moins, tout aussi discrètement.

Je te vomis et j'en suis fière
Toi, la chienne à six pieds sous terre
T'as beau gémir, je ne t'aime pas

Heureusement qu'il reste les bottes de Shwarzenegger pour rire.

Dans le palais des filles de l'air
On refuse toutes les filles comme toi
Les jolies choses, faudra t'y faire
Dans ta tombe, elles n'existent pas

Mes pieds ont lentement goûté l'eau brûlante, puis tout mon corps. Quel calme, quelle tranquillité, quelle solitude, j'étais bien. Je n'ai même pas ouvert mon livre, j'ai fermé les yeux, et j'ai disparu, pour de bon, de la surface de la terre. J'ai voyagé, je ne sais où, loin. J'ai pensé à Big Fish et je me suis aperçue que je suis comme le vieux, je ne suis jamais hydratée, de tout. Face à ma mémoire, j'ai laissé mes pensées se promener dans cet interminable labyrinthe dans ma tête. J'ai réfléchis à toutes ces choses, à tous ces gens, à ceux qui prennent plus de place que d'autres. A ceux qui sont absents, étouffants ou adorables.

Ces jolies choses des filles sans voix
Quand on y touche on brûle ses doigts
Elles sont sur toi et t'en rêves
Elles sont devant moi et j'en crève
Dis moi est-ce que c'est mieux en bas ?

Pire qu'un miroir déformant, j'ai vu la Vérité quand j'avais la tête sous l'eau, à travers cette vitre sur le monde. Cela fait peur. C'est idiot d'avoir peur je sais, mais je suis terrorisée par tellement de choses. Je me rappelle de cette drôle de femme dans le train qui s'était agrippée à mon bras quand le train avait changé de rails. J'ai encore l'empreinte de ses ongles sur ma peau.

En bas j'ai retrouvé le père
En bas j'ai retrouvé la mère
On est tous rongés par les vers
Je ne t'aime pas

Sous l'eau je ne voyais rien alors j'ai essayé d'ouvrir les yeux et pour la première fois, j'ai réussi. Tout était flou, encore maintenant tout est déformé. Quand j'étais petite, mon petit corps déjà rond rentrait entièrement dans la baignoire, en longueur. Maintenant c'est fini ça, tu as grandi. Je ne veux pas, tout comme je ne veux pas mourir une fois vieille. Je veux rester là, aujourd'hui.

T'as réussi et t'en es fière
Enfin t'as l'occasion de te taire
Tu peux partir, je ne t'aime pas

Drôle d'impressions, de sensations qui se mélangent et qui donnent un drôle de cocktail. C'est que je ne veux pas que l'on rentre, que l'on découvre ce que je suis et ce que je ressens. Alors je reste seule, et je caresse ces mots, qui eux sont fidèles.

Dans les tombeaux des filles de l'air
On rigole bien des filles comme toi
Les jolies choses nous on les danse
Et nos jours gris valent bien tes transes

Je joue à cache-cache avec une autre partie de moi qui voudrais prendre le dessus. "Planque-toi, tu vas me faire honte !". Et elle se dissimule derrière...quoi ?

Leur jolies choses c'était nous deux
Tout ce qu'on a fait c'était pour eux
Alors les monstres qu'on les crève
Sous leur merde il y avait nos rêves

Et je me perds encore dans tous ces rêves, desquels j'aurais honte de parler, des souhaits de gamine, insouciante de la vie réelle et de l'impossibilité de les réaliser. Mais j'apprécie leur compagnie et je souris discrètement en pensant à ce que j'aimerais faire parfois. Puis je me rappelle combien c'est ridicule et je les chasse à coups de pieds de ma tête. Ils persistent pour revenir, et j'accepte, car je ne peux continuer sans leur présence.

Je mettrai de l'or dans nos yeux
Pour qu'on ait plus jamais peur d'eux
Leur jolies choses c'est la mort


vendredi 14 novembre 2008

Extrait 42



Cosmonaute
C'est ça que je veux faire Monsieur

Pour les journées où il flotte

J'voudrais m'envoler pour les cieux


Il fait pas beau, les gens ont du vent dans les cheveux, de même dans ma tête. Le semblable tourbillon frissonnant qui les oblige à mettre un bonnet pour se réchauffer m'oblige moi à me parer de mots pour me protéger. Tout le temps que vous passez à suer sur vos devoirs, je le passe à dévorer des pages et des pages d'auteurs différents. Là, avec la seule compagnie de ces personnages fictifs et ces atmosphères chaleureuses, je suis bien. Tout simplement. Pas besoin de milles mots différents pour exprimer ce bien-être quand je suis entourée de termes, de leur valeur et de leur sens. Et la musique s'allie terriblement bien avec la mélodie, la poésie, les notes de ces mots, leur son, leur rythme et leur chaleur. Emmitouflé à cause du froid, ses yeux bleus brillent comme jamais, et l'écharpe rose autour de mon cou est faite de toutes ces secondes.

Trapéziste
C'est ça que je veux faire Monsieur

Pour ne plus penser pessimiste

Et pouvoir plonger dans leurs yeux


Vent de folie ? Vent du Midi ? Peut importe d'où viennent ces bourrasques mais elles me font perdre la tête. Mon humeur est un véritable yoyo et malgré les remèdes magiques, il n'y a rien à faire, je reste mot - rose. Je m'ennuie, constamment. Le vent a la réputation d'exercer des changements soudains, j'aimerais qu'il m'en arrive. Que cesse cette monotonie et ces vulgaires sourires qui sonnent si faux. On se rassure tous avec des sourires factices, alors à quand les véritables paroles et gestes délicats, pleins d'humanité et de chaleur que l'on aime tant ? Disparus. J'ai toujours eu la tête Ailleurs. Combien de fois aies-je entendu les profs dire au collège " Cécile reviens parmi nous !" ou encore "T'es où là ? Pas avec nous !" ? Mais ce n'est pas parce que ma tête est Ailleurs que je ne vois pas. Que je ne vois pas ce qui se trame autour de moi, cet avenir indécis, lointain, terrorisant mon âme d'enfant convaincue que les chats ont réellement 9 vies.

Non c'est architecte
C'est ça que je veux faire Monsieur
Creuser tout comme les insectes
Des petites galeries quand je veux


J'aime tant la chaleur humaine, mais il n'y en a plus, de personne. Ce n'est pas pour rien que j'ai toujours besoin de toucher les gens quand je leur parle. C'est nouveau. Avant je ne supportais pas que l'on me touche. Qui aurait crû que c'est moi qui demanderais que l'on entoure mes épaules de ses bras ? La jalousie me renferme encore un peu plus dans cette tempête dont je ne peux m'échapper. J'ai beau faire des signaux, des appels au secours, je ne perçois aucune réponse. Peut-être n'y a-t-il personne dans les entourages ? Cette fille favorise le repli sur moi et sur ce qui aurait été nous. Elle ose faire avec toi ce dont j'ai toujours rêvé mais que je n'ai jamais osé faire de peur que tu ne découvre vraiment ce que je ressens. Car même si je m'étais amusé avec toi comme elle le fait, en tant qu'ami, tu aurais découverts et tu aurais peut-être compris. Ces années se sont écoulées sans que l'on est eût le temps de dire OUF, et pourtant ce n'était pas les occasions qui manquaient de sortir la tête de l'eau et de respirer un bon coup : OUF. Le remord me ronge de l'intérieur, c'est douloureux. Je regrette maintenant qu'il est tard et que le jour est tombé. Le soleil se couche, et je veille, à la flamme de la bougie, espérant peut-être encore.

Peintre impressionniste
C'est ça que je veux faire Monsieur

Jeter mon art dans un prisme

Et laisser éclater le feu


La cire de la bougie coule au même rythme que quelques larmes, invisibles, dissimulées, silencieuses. Une entaille qui s'infecte. Enroulée dans ma couette colorée, le son d'une musique que je n'écoute plus, ne cesse d'augmenter. Où suis-je ? Mais la question reste Qui suis-je ? Et tu sais, j'espère au moins que tu m'entends. C'est dur de briser le silence et de combattre l'absence. J'étouffe. Une main tendue suffirait. Et si le vent qui encourage mon tourment devenait une brise légère, légère, un souffle dans mes cheveux et sur ma peau nue ? Voilà le retour des chansons mélancoliques et des souvenirs qui bouchent toutes ouvertures vers l'extérieur. Je suis tellement bien dans ma coquille, au chaud, en sûreté, seule. Mais j'ai du mal à cohabiter avec moi-même. Et le silence reprend sa place d'honneur.

Hé Buddy t'es pas tout seul ce soir
Des silhouettes s'égarent
Toutes tombées du lit

0 en latin. Un grand vide. J'en riais toute à l'heure. Toute à l'heure quand je n'avais pas encore revêtu ce pull trop large pour mes formes rondes. On dirait un zombie. "Tu n'as pas dormi cette semaine ?". Non. Ne ments pas, je sais que tu t'en fiche. Je me sens lourde comme un boulet enchaînée à la cheville d'un prisonnier; mais lequels des 2 suis-je ? Le boulet ? Ou plutôt le prisonnier ? Ou l'image que représente les 2, associés ?

Retrouve moi Rue des étoiles

Ma tête est pleine à craquer de rêves et de souhaits, tellement pleine que je suis absente. Tout le temps. Vous croyez que je suis là ? Je suis Ailleurs. Je veux demeurer sous la souplesse des rouleaux des vagues qui me submergent et m'engloutissent. L'écume a beau être blanche, la mer bleue azur, les bulles éclatants sous le soleil au zénith et le sable à perte de vue, je serais seule à percevoir tout ça.

On pourrait se rejoindre
J'ai des rêves à te peindre

Je n'ai pas peur tu sais. On se recroisera plus tard. Et même si mes joues perdent de leur allure enfantine, je pense vivre. Juste au bout du rouleau, perdue et à bout de souffle. Peut-on vivre sur Mars sans oxygène ? Et bin non.

Toutes tombées du lit..

vendredi 7 novembre 2008

Extrait 41

[Finis de manger, ma sœur est rentrée mais pas le calme dans sa tête, ni dans la mienne. L'ambiance est lourde à la maison,tendue, étouffante, intenable. Et puis ces deux qui ne comprennent rien. Je ne prononcerais pas le mot qui leur conviendrait car je suis au sommet de ma colère, alors celui-ci serait balancé sans réflexion et calme. Je ne le dis pas mais le pense fortement. J'ai réussi à ne pas pleurer devant Eux, manquerait plus que ça ! Je m'en fous de toutes les manières, quand je partirais loin, si loin qu'ils ne sauront même pas ce que je suis devenue, bin à ce moment-là, ils regretteront d'être rester aussi fermés et là, ils comprendront l'absence, celle que je subis même quand ils sont censés être là, tout près. Pêtage de câble, et un de plus ! Ma soeur qui s'y met alors qu'elle n'est même pas dans sa crise d'ados. On est foutu, ils sont foutus.]

Bonne nouvelle de la soirée : l'Allemand si lointain dont je croyais qu'il avait totalement oublié mon existence poste sa lettre à destination de Montélimar-France aujourd'hui ou demain. So, SO WHAT ?! Bientôt de ses nouvelles, un échange qui redémarre ! Enfin un échange !

Extrait 40


40 articles ? Que le temps passe vite quand on s'amuse (ironie poussée).

L'atmosphère dans les trains m'a toujours fasciné - non pas que je sois atteinte d'Hitchcockie aiguë - par l'ambiance, les gens parfois communs tantôt immanquables, ces couleurs, ces façons d'être présent d'une certaine manière plus qu'une autre dans un wagon ou un couloir. C'est fascinant, presque dérangeant, de se dire que toutes ces personnes qui prennent le train vont à des endroits différents, rarement similaires, pour des raisons variées, poussées sur des chemins, vers un avenir qui ne les concernent qu'eux. A vrai dire qu'il y a des voyageurs que (coupée par les frangins n'arrivant même pas à ouvrir une porte d'eux-mêmes alors que j'avais une excellente phrase...no coment pour les boulets) l'on croise qu'une seule fois dans notre petite vie trop courte, des regards, des sourires, des bagages, des attitudes dont on doit profiter, ils sont tous si éphémères ! De regarder, enregistrer, profiter, tenter de comprendre, lire sur les lèvres, écouter, parler, observer attentivement, sentir,effleurer discrètement, mémoriser me donne mal de crâne indescriptible tellement cette activité me puise toute mon énergie (ou le peu qu'il me reste après une semaine de cours). Je m'y plonge toute entière, je pompe tellement de force pour rester concentrer et emmaganiser le plus de visages et d'anecdotes possibles que je suis fatiguée à mon arrivée. Je passerais mon plein-temps à regarder les gens et à essayer de deviner ce qu'ils font, où ils vont, pour quelles raisons etc. Cette foule et ses différences indénombrables, je les aime tellement ces différences, si enrichissantes, nouvelles, impressionnantes.

Aujourd'hui dans l'antichambre du train : 3 filles autour d'un magazine vantant les people-news, gloussant, limite ridicules, je n'ai pas fais l'effort de les cerner, ce genre de personne est fatigant, autant pour les oreilles qu'à la compréhension de l'intérêt porté au mariage de Truc Muche avec Miss So Beautiful Kiss Love Gna Gna Gna. J'en connaissais une parmi les 3, 3 coups de joues réciproques (parce que dans la Drôme, la bise c'est 3 et c'est sacré !), un bonjour, une amicale question, sans fond et sans y croire vraiment : "Tu vas bien ?". Deux mots sur les cours, le dialogue a pris fin. Tant pis. Mes écouteurs ont repris leur place initiale sur mes oreilles : Oasis "Wonderwall".

Il y avait 2 gars âgés de 17-18 ans au départ débout puis trouvant le trajet long, ils se sont assis parterre. Je n'ai pas très bien compris de quoi ils parlaient, ce n'est pas faute d'avoir tenté d'écouter mais faute du bruit du train. Quand l'un d'eux a sorti un jeu vidéo de PS2 "Manhunt 2", j'ai abandonné l'essai de compréhension. Leurs deux têtes coiffées de casquettes assez moches, genre caï-ra de seconde zone, suvêt', bouilles sympas, l'un des deux avec des mains magnifiques, des mains de pianiste. L'autre un bouc rigolo au bout du menton. Pas extra-ordinaires.

Un autre près de la porte, sans baladeur, les yeux bleus, un gros sac de sport à ses pieds et un grain de beauté au-dessus de la lèvre du côté gauche. Charmant. Pas exceptionnel mais tête amicale, le genre de mec à qui on a envie d'aller parler même si on ne sait pas quoi lui dire.

Un autre avec des lunettes et un Ipod noir. Rien à dire sauf qu'il a essayé de fermer manuellement les portes du wagon alors qu'elles sont automatiques et il forçait comme un bourrin. Les filles à côté lui ont expliqué, heureusement ! Sinon il aurait déjà arraché la porte. Cela m'a tiré un sourire discret et rapide.

Une fille discrète qui lisait l'Histoire de l'Allemagne. Woua. Sans la connaître elle avait déjà mon respect pour deux raisons : le bouquin n'avait pas l'air commode à la lecture et elle parvenait à rester concentrer (ça se voyait à ses sourcils) malgré le bruit du train, pourtant conséquent.

Aussi un homme qui portait un chauffage. Cela m'a fais rire de voir un homme de la cinquantaine avec un chauffage rectangulaire, assez gros, sous le bras. Où allait-il ? Pourquoi ce chauffage ? Mystère et boules de gomme.

Un jeune de la vingtaine, les cheveux bouclés et la barbe (pas très longue) roux. Mon regard ne l'a pas quitté jusqu'à ce qu'il disparaisse de mon champ de vision. C'était fou une rousseur pareille ! Je n'en n'avais jamais vu ! (Il faut sortir plus souvent ma fille !).

Et enfin un autre que je suis sûre d'avoir déjà vu quelque part. Peut-être était-il au collège avec moi..je ne sais pas. Brun, souriant, une fille lui disait au revoir et une autre arrivait immédiatement après la précédente pour lui dire bonjour, comme un défilé. Mais il était si beau..

Assassinat de Martin Luther King ? Avril 1968. Ouf. Je pense m'en être sorti, ça ne peut être que mieux qu'un 8 sur une carte vide, blanche, nulle et qu'un 9 en anglais alors que je fais des efforts et puis je suis sûre qu'un english-man me comprendrait dans la rue !

J'aime -> http://www.dailymotion.com/relevance/search/jean-jacques%2Bgoldman/video/xks94_jean-jacques-goldman-bonne-idee

Puis aussi l'anniversaire de mon frangin aujourd'hui. 17 ans et toutes ses dents ! Voilà déjà 2 ans que l'on se connaît, bientôt 3, on fêtera l'anniversaire de notre rencontre comme les vieux fêtent leur anniversaire de mariage (pour les 60 ans on fera une méga-teuf avec ton copain, tes gosses - je t'oblige pas à en avoir t'inquiètes, nos amis, mon mari et mes monstres-car j'aimerais en avoir !) ! Je t'aime très fort, j'espère que tu sais combien et si je te titille tous les jours, c'est ma façon de dire que je tiens à toi énormément et que je te remercie pour tout,tout, tout. Tous ces fous-rires, ces moments passés à discuter under the stars, à me soutenir (physiquement et moralement quand j'étais un peu éméchée), au self, avec les autres, tous autant qu'ils sont, frais dans ma mémoire et que je les aime tant tous ces instants ! Bons autant que les mini-disputes de 5 minutes (dont on préfère oublier le ridicule et l'absurdité) !
Casse-Dédi à toi,because I love life & I love you, Us & everythings when we smile together.

GO GO GO to see -> http://fr.youtube.com/watch?v=bng7lyLFbtE
Passe-temps avec ma soeur dans la Nièvre profonde !

Deux BO dans les oreilles : Amélie Poulain et Juno (retrouvée sur le blog de Lou).

Plus rien dans la tête une fois que tout est écris. C'est libérateur, c'est dingue, j'adore cette sensation, quand on arrive à la fin d'un article et que je m'apprête à tout relire une seconde fois.

Ma soeur n'est pas rentrée, mon père ne rentrera plus que physiquement sous le tout commun, l'absence se glisse une place au creux de moi, j'ai envie de faire la fête et moi-même de ne plus rentrer nul part.

"Cécile ! ON MANGE ! " Ouai ouai ça va j'arrive. J'aime pas quand on m'appelle en gueulant rien que pour manger surtout quand on sait comment se passe les repas.

lundi 3 novembre 2008

Extrait 39



Toi + moi + eux + tous ceux qui le veulent,
+ lui + elle et tous ceux qui sont seuls
allez venez et entrez dans la danse
allez venez et laissez faire l'insouciance

Retour de vacances. La misère. La caricature du Grand Nord, si terrifiant ! Il a même neigé ! Il a plu, il y avait toujours autant de vieux et/que de vaches. Julien Lepers présente éternellement Question pour un Champion, je vous le confirme, le regardant tous les soirs. Quelle culture générale ont les gens qui y participent, c'est fou ! La boue, le noir pour aller jusqu'à notre chambre, les fous-rires (" Si je souffle fort dans la flûte, il y a de la lave qui sort !").
She makes soap with people, she does it.
Fuck before to die.

SILMO d'or de design. Mon papa c'est le meilleur de tous les papas !

Le froid, la peur ne sont que des mirages. On essaye de s'en convaincre. Et ses yeux de grand-père qui se vident chaque jour un peu plus, je ne peux penser au moment où...J'aime tellement le voir sourire, discrètement. Et ses yeux bleus ont dû voir tellement de choses ! Orphelin pendant l'exode, abandonné par tous et par tout autour de lui, il a retrouvé le courage et la force de vivre dans l'amour d'une jeune demoiselle de campagne. L'amour avait une valeur si différente d'aujourd'hui. Ils dansaient bien la valse il paraît. La valse, qui sait en exprimer les mouvements de nos jours ? Je l'aime tellement, papi de Cercy. Silencieux comme personne, il se réfugit dans son établi ou son jardin pour oublier ? Penser ? A quoi ? A son passé, sa longue et dure vie derrière lui, son court futur ? Ou tout simplement pour lutter contre l'ennui quotidien ? Jamais je n'ai osé lui dire "Papi, raconte moi, tout, la guerre, les routes, la résistance, votre rencontre, tout". J'ai peur de lui faire revivre des choses affreuses, je ne saurais jamais, puisque la fin arrive à vive allure, presque visible sur son cheval de course. Que le coursier se prenne les pattes dans une ou deux haies encore, s'il vous plaît. Je l'admire tellement.

Oui on aura nos 18 ans, ça c'est de valeur sûre, contrairement au BAC, au permis, aux concours.
Et pour nos 18 ans ?

Il paraît aussi que je ne suis pas assez féminine pour une fille digne de ce nom. Et bin...je dirais tant pis je crois.

Aller chercher sa mère à la gare alors que d'habitude c'est le contraire, avoir attendu 10 minutes dans la voiture avec sa grand-mère, compter les nuages et les oiseaux sur le papier peint des toilettes, courir sous le soleil levant ce matin, faire un clip vidéo sur Louise Attaque, lire Shining, écouter et chanter tous les 5 dans la voiture sur le chemin du retour, un cappuccino sur l'aire de l'autoroute, les étoiles à la campagne, les framboises dix fois meilleures quand on les a ramassé avec Eux, jouer au loup touche-touche avec les frangins, retrouver de vieilles chansons, manger les fameux œufs à la neige, caresser les poneys, sourire aux voisins ("qu'est-ce qu'elle a grandi la m'demoiselle Rey !"), fendre le frisbee en deux, casser un verre, avoir de l'asthme, se sentir si faible, pleurer après la réception d'un message, sauter à cloche-pied sur la route goudronnée, marcher sur la voix ferrée, veiller en silence, passer l'éponge, regarder des films pour la sixième fois, s'engrainer un bon nombre de fois, être agressive, faire un croche-pied, donner une claque, rire devant ce boulet, rêver les bras écartés en voyant les mirages 2000 passer au-dessus de sa tête, marcher avec les bottes à fleurs toute la semaine, ne pas travailler, écrire 2 ou 3 mots qui se battent encore en duel sur une feuille blanche, baver sur les fesses de Hugh Grant,dormir dans un sac de couchage puis rentrer et tout énumérer en oubliant un grand nombre de choses...

MAIS C'EST PAS VRAI QU'ILS ONT L'AIR D'UN CONQUISTADOR
ASSEXUES UNE FOIS DÉVÊTUS*

Le baba au rhum a été inventé par le roi de Pologne alors qu'il goutait des gâteaux trop secs. Pourquoi baba ? Car il aimait Les mille et une nuit, notamment l'histoire d'Ali Baba.