Mon petit passager clandestin,
Tu me manques tellement, ta présence aurait tant changé certaines choses ici-bas, j'en suis certaine. Mais tu vois, je n'aimerais pas avoir une soeur telle que moi, ça je suis loin d'en être fière. Et même si de là-haut tu sais tout, tu vois mes erreurs et devine mes faux pas, aide-moi. Je ne sais par quel miracle cela serait possible, de tes petits bras tous jeunes et encore tous neufs, aide-moi. Devine, imagine un peu combien la première gorgée est la meilleure, douce, chaude, enivrante, sucrée, et ça t'emmènes loin, loin, loin, je t'assure. Cela paraît si vrai, si pure, et c'est si bon au fond. Je suis sage ne t'en fais pas, je suis sage, comme une image. Veille sur moi, surveille-moi aussi, car je ne sais trop où je vais et ce que je deviens, empêche tout ça. Des frissons tout le long du corps, jusque dans les extrémités, le bout des orteils, partout, le liquide me traverse de part en part telle une vague d'eau glacée, et me noie.
Je sortirai indemne je crois,
Merci
Étoiles ou pas, la soirée aurait été pareille. Tant pis, je n'aurais rien dis de plus, ou de moins, ne serait-ce pour me racheter ou m'expliquer, Motus, ma fille, et bouche cousue. La sensation de l'éloignement me gagne, est-ce moi qui part ou vous ? Je crains de devoir demander une main tendue, un regard tendre, un petit quelque chose, une échelle, qui m'aide à me sauver, à sortir de ce trou. Mais je crains aussi de me plaire dans cette bulle que je me forge, faite de toutes ces secondes qui m'effleurent et qui m'atteignent si profond. Et j'ai peur, si vous saviez combien j'ai peur, une terreur qui me tire par les tripes. Les échardes sous les pieds sont celles des vieux souvenirs dérangeants que je ne peux me résoudre à laisser de côté, tout comme Hop HOP Hop que je laisserai de côté d'ici peu, car le carnet orange demeure lui, non pas un remède à toutes épreuves, mais un véritable confident, ami. Sûrement le dernier article, ou extrait. Cela fera du bien à tous, à la toile, à moi, à tous. Mais de quoi parles-tu ? oui au départ c'était un appel, un signal, un jeu un peu trop facile, mais ça suffis, ça prend fin, tout comme le reste, tout comme le reste...
4 commentaires:
Il y a ceux qui entrent dans la complaisance. "Tkt j'te comprends, tiens bon ma puce, on est là".
Mais lorsque tu lanceras une bouteille à la mer, du bord des lèvres, à demi-mot, ils ne comprendront pas, sans les clés. Ils se rattraperont au peu qu'ils sauront, plaisanteront sur ce qui n'a aucune importance, et fermeront les yeux sur tout le reste, qu'ils ne comprennent pas. Sur un blog, tu prétends te donner entière, mais tu ne laisses ce que tu veux qu'on voie de toi. Tu montres que tu souffres, mais tu te poses en martyr. Tu acceptes certains de tes défauts, mais en cela, tu soulignes cette qualité que tu as de les voir.
Un blog, ce n'est pas toujours vrai, c'est souvent une image, et c'est assez inefficace contre les vraies bouteilles à la mer. Parce que tu ne te donneras jamais entière (et heureusement, oh, combien il serait facile d'abuser de toi si tu t'offrais entière ! ) et probablement que tu oublieras ces détails qui semblent futiles et qui font de toi ce qui est toi, réellement.
Tu découvriras cependant que tu as des lecteurs assez discrets, de ceux qui ne postent jamais, de ceux qui te donneront un coup de pied au cul en disant "mais je m'en fous de ton blog". D'abord tu seras vexée. Parce que c'est quand même ta création, parce que tu t'y investis, parce que tu crois y être plus jolie. Mais tu finiras par comprendre que la vie est ailleurs, et qu'on peut t'aimer, même sans ces mots travaillés. Ca deviendra un exutoire, une boite aux lettres à messages secrets aussi.
On ne s'ouvre pas au monde avec un blog. Et c'est même assez hypocrite. Parce que tes amis le lisent, mais n'osent pas parler quand ils ont lu que ça n'allait pas, car il n'ont pas toutes les clés en main, parce qu'ils ne comprennent pas tout.
Passe plusieurs heures au téléphone avec quelqu'un que tu aimes, à parler de tout et de rien, c'est souvent plus utile.
Mais ça ne veut rien dire, n'est-ce pas ? Mes deux meilleurs amis lisent le mien mais n'en parlent jamais (ou bien disent qu'ils s'en branlent) et restent pour une autre Louise, pas celle que je laisse sur la toile, celle qui est vivante, et réelle, qui ne contrôle pas tous ses défauts, qui est vivante, vraiment, et humaine.
Ton blog va me manquer, mais comme je te le dis, dans un sens comme dans l'autre, c'est assez hypocrite : dans la vie réelle, on se parle très peu toi et moi. Fais ce que tu sens et ce qui te libère le plus. Tu sais, même si je ne me manifeste pas systématiquement, j'ai lu chacun de tes articles dans les 24 heures qui suivaient.
Je pense que peu à peu on sera amenées à perdre le lien. Parce qu'on a jamais été très proches et que dans quelques mois, on sera parties dans des voies très différentes, sûrement dans des villes différentes. Tu me diras, "il y a facebook", mais je ne sais pas ce que tu en penses, en tout cas moi, je ne considère pas tant que ça ce site comme renforcement de liens sociaux. Pour les délires entre amis, c'est sympathique, oui...
Préviens-moi quand tu publieras ton premier roman.
Bonne chance à toi et ton stylo !
Louise
Rien à ajouter ... mon portable, mon appart, mon cocon sera tjrs là pour toi. 3 ans ensemble cela ne s'efface pas comme ça. A bientôt Fragine.
Fragile ou Frangine ?
[Ou les deux.]
Oups faute de frappe involontaire ... à mon avis un peu des deux oui.
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