vendredi 24 avril 2009

Extrait 58.







[J'ai décidé de ne pas choisir une simple fin.
Un break s'impose, rien d'officiel.
Un arrêt, une respiration, une seconde et puis comme PAF le chien, on verra ce qui nous surprend & où toutes ces futilités nous mènent.
La prochaine fois, regarde en traversant la route mon p'tit PAF.]







dimanche 19 avril 2009

Extrait 57

Je ne sais pas ce qui m'a pris
Quand je me suis mis à hurler
[...]
Puis la pluie s'est mise à tomber
Je t'ai fais peur, je suis devenu un étranger
Moi même je ne savais pas ce qui était entrain de se passer
Je voulais juste pousser un Cri dans la vallée, un Cri dans la vallée, un Cri dans la vallée.
Polar

Je ne peux arrêter si facilement, il y a trop de souvenirs, trop de minutes inscrites ici, je ne peux tout effacer en appuyant bêtement sur un interrupteur, sur un coup de tête, au fond je l'aime ce lieu-là (?). Au fond je m'y sens presque bien, presque... Je ne sais pourquoi j'écris ici, je ne comprends toujours pas, il n'y a peut-être pas de raisons au fond. Même si de la joie nous a réunis autrefois, oui malgré cela je sens un fossé, quelque chose dans ce genre là qui signifie que je suis une menteuse de dire que je me sens bien dans ma bulle. Et comme vous le savez, n'est-ce pas ?, que je ne sais pas raconter de fausses histoires, que cela soit pour m'avantager ou ne serait-ce même que pour faire une petite blague.

Je ne me sens pas d'attaque pour reprendre l'école, je vais vomir dans le train, en franchissant le portail, je ne veux pas y retourner. Je n'aime pas cette tension, cette compétition, ces obligations. Fini les livres, la musique et l'ordi jusqu'à point d'heure, fini. Fini aussi les instants où tu étais seule, assise sur le sol de ta salle de bain, le portable sur les genoux et des larmes aux coins des joues, fini. Finies les éternelles douches glaciales censées te remettre les idées en place, fini. Finies les interminables escapades en vélo où tu pédales sans jamais penser au retour, jamais, puisque un jour il n'y en aura peut-être même pas. Mais tu seras un amour que je ne définis pas.

Je ne veux pas partir. Je ne veux pas continuer tout ce cinéma, ce rôle, ce jeu, vous ne me croyez pas, tant pis ? Tant mieux ? Plus jamais loin de toi, tu comprendras.

20 km de vélo cet après-midi, ce bel après-midi. Il y avait tout, le Rhône, Louise Attaque, ma solitude, Polar, les montagnes, Indochine, le vent, Noir Désir, sans les mains, hop HOP hop. Là aussi j'étais bien, en pédalent on ne touche terre que de temps à autre. Puis je suis descendue de mon fidèle destrier, mes jambes ont flageolé et le sol s'est mis à trembler.

Et les étoiles ont pris feu.

vendredi 17 avril 2009

Extrait 56

Mon petit passager clandestin,

Tu me manques tellement, ta présence aurait tant changé certaines choses ici-bas, j'en suis certaine. Mais tu vois, je n'aimerais pas avoir une soeur telle que moi, ça je suis loin d'en être fière. Et même si de là-haut tu sais tout, tu vois mes erreurs et devine mes faux pas, aide-moi. Je ne sais par quel miracle cela serait possible, de tes petits bras tous jeunes et encore tous neufs, aide-moi. Devine, imagine un peu combien la première gorgée est la meilleure, douce, chaude, enivrante, sucrée, et ça t'emmènes loin, loin, loin, je t'assure. Cela paraît si vrai, si pure, et c'est si bon au fond. Je suis sage ne t'en fais pas, je suis sage, comme une image. Veille sur moi, surveille-moi aussi, car je ne sais trop où je vais et ce que je deviens, empêche tout ça. Des frissons tout le long du corps, jusque dans les extrémités, le bout des orteils, partout, le liquide me traverse de part en part telle une vague d'eau glacée, et me noie.
Je sortirai indemne je crois,

Merci

Étoiles ou pas, la soirée aurait été pareille. Tant pis, je n'aurais rien dis de plus, ou de moins, ne serait-ce pour me racheter ou m'expliquer, Motus, ma fille, et bouche cousue. La sensation de l'éloignement me gagne, est-ce moi qui part ou vous ? Je crains de devoir demander une main tendue, un regard tendre, un petit quelque chose, une échelle, qui m'aide à me sauver, à sortir de ce trou. Mais je crains aussi de me plaire dans cette bulle que je me forge, faite de toutes ces secondes qui m'effleurent et qui m'atteignent si profond. Et j'ai peur, si vous saviez combien j'ai peur, une terreur qui me tire par les tripes. Les échardes sous les pieds sont celles des vieux souvenirs dérangeants que je ne peux me résoudre à laisser de côté, tout comme Hop HOP Hop que je laisserai de côté d'ici peu, car le carnet orange demeure lui, non pas un remède à toutes épreuves, mais un véritable confident, ami. Sûrement le dernier article, ou extrait. Cela fera du bien à tous, à la toile, à moi, à tous. Mais de quoi parles-tu ? oui au départ c'était un appel, un signal, un jeu un peu trop facile, mais ça suffis, ça prend fin, tout comme le reste, tout comme le reste...

lundi 13 avril 2009

Extrait 55

Je n'ai pas peur de la route
Faudra voir, faut qu'on y goûte
Noir Désir

16Km sur ton nouveau vélo violet, tu en es encore plus fière que le vert, sur celui-ci tout est possible, sans les mains, sans les pieds, tu oublies tout, tout, tout, la tête vide, tu pédales, tu te concentres sur ton équilibre et ta route, tout simplement. Sauf que celui-là il va falloir le repeindre, le graisser, le revisser, le regonfler, le remettre à neuf, le retaper, à l'image de sa cavalière qu'il faut sans cesse soutenir, relancer, aider, faire rire, avancer, encourager. Le nouveau-vieux vélo violet se retapera à la même vitesse que toi, si tu y mets du tien, si tu prends les choses en mains pour ne pas crever en route ou glisser sur un petit cailloux et t'écorcher sur les rochers en contrebas de ton chemin.
Et tout ira bien, le Vent l'emportera.

La réapparition de cernes noirs sous les yeux noisettes, c'est reparti. A quelle heure ai-je bien pu m'endormir ? Il était si tôt au petit matin quand j'écoutais encore cette chanson (interdite) et que le col du pyjama était humide. Quelle heure cela pouvait-il être quand je me suis enroulée dans ma couette, la tête qui tournait un peu et les jambes lourdes, tellement lourdes à soulever ? Quelle heure était-il quand j'ai envoyé le dernier message et que je me suis allongée sur le sol de ma salle de bain en priant pour que celui-ci soit mouvant et m'absorbe définitivement ? Il devait être tard quand je me suis passée la tête sous l'eau, cette eau qui roulait parfaitement dans les sillons sous mes yeux. Il devait être très tôt pour une nouvelle journée quand je suis sortie par mon étroite fenêtre, en quête d'étoiles et d'un nouvel air à respirer. Drôle de soirée dirait-on. On est un traître, ne l'oublie pas.
Le parfum de nos années mortes. / Des poussières de toi.

Envie de regarder La Boum à nouveau, histoire de vomir sur ces histoires de cœur à deux balles, celles qui n'existent JAMAIS pour de vrai, jamais. Mais ça n'a rien à voir avec ça. Convaincue ou convaincante ? Ou les deux ? Dîtes le moi, s'il vous plaît, dîtes lui, elle se perd à nouveau, elle est si fatiguée de tous ces évènements et de ce froid qui lui voile son sourire. Les joues toutes roses deviennent blanches, morbides, sans vie. Au milieu de ce qu'il reste, vous savez où la trouver si Dieu veuille que vous la cherchiez. C'est à l'intersection du passé, du présent, du futur, je ne sais où, qu'elle demeure, à la croisée des vents, et des tempêtes.
Mais qu'est-ce que j'ai fais ? Mais de quoi j'ai l'air ? / Que je ne définis pas.

Peut-être en effet qu'elle se morfond, qu'elle s'enferme, qu'elle se bouche les tympans avec des écouteurs en mousse, qu'elle fait la sourde oreille avec la musique au volume maximum, qu'elle se pique à des films tristes et romantiques, peut-être que grâce/à cause de toutes ces choses, elle s'enfonce un peu plus dans sa mélancolie. Elle n'a pas faim, les cheveux un peu gras aussi, un vieux pull trop grand, un baggy troué au genou réservé à la maison, et ces cernes, toujours ces cernes, pas très sexy tout ça, ça ne mérite pas de le devenir je crois. Cheveux coupés à la garçonne, allure enrobée de formes généreuse, peut-être un peu sportive mais le dos qui se courbe sous le poids de ce qu'elle tente de dissimuler, de cacher, ça ne se verra pas, personne n'y prêtera attention, c'est bon. Détrompe toi, il paraît que leurs regards sont aiguisés et qu'ils surveillent, sentinels, le moindre faux pas ou la baisse de moral qui engendrerait l'enfer à nouveau. Tu ne les vois pas, je ne vois personne, aucun visage derrière la vitre ou dans le reflet du miroir, rien. Même les mots me glissent sous les doigts, impersonnels et tellement communs. Et le carnet orange ne cesse de se remplir de phrases incensées et interdites.
Même si je te déçois reste avec moi. / Laisse moi partir vivre sans toi.

La musique peut rendre heureux, tout autant que le contraire. Elle produit un drôle d'effet sur ton moral quand elle a le malheur d'être bien choisie, et trop écoutée aussi. I want more. J'avais oublié les paroles car, en tentant de tourner la page, je l'ai supprimé de ma liste de lecture, de mes CD, de mon Ipod, je ne voulais plus l'entendre, plus JAMAIS. Mais dès les premières notes de guitare, elles me sont revenues, elles ont repris leur place dans le creux de ma poitrine et au cœur de mes sanglots. La mélodie, la voix, le doux balancement de tête quand on écoute une ballade, voilà tout est là. Bring me back to you. Et je la réécoute en boucle, je m'étais promis ! Trop faible je n'ai pu résister à l'appel de la nostalgie et du soupir, et à leur chant délicieusement protecteur.
Me laisse pas partir vivre sans toi. / Moi je ne suis rien.

Un besoin immense de se défouler, de ne plus être soi, de s'abandonner à une douce boisson ou à une fumée magique, de s'oublier, de fuir, de ne pas tourner le dos, de pleurer à en être desséchée et déshydratée. Miracle Drug. Nécessité grandissante d'un soutient, d'une épaule solide à mouiller de larmes sans avoir peur d'être ridicule, d'une voix tendre et encourageante, d'une poussée forte dans le dos pour me faire avancer, s'il vous plaît. The shadows on your face. Je ne veux pas que ça recommence, je me bats, mais mes petits poings ne frappent pas assez violemment, l'adversaire est de taille, les souvenirs ont de véritables fondations, eux.
Plus jamais loin de toi. / Tu comprendras.


Le vent l'emportera, tout disparaîtra
Le vent nous portera
Noir Désir

dimanche 12 avril 2009

Extrait 54


On ira cracher nos souhaits, on va donner de la voix.
Louise Attaque, histoire de changer un peu.

Il n'y a qu'à Cercy-La-Tour que l'on ressent ce genre de chose, un sentiment de liberté, mêlé à une nostalgie de l'enfance, et un envol vraiment vraiment plaisant.
Il n'y a qu'à Cercy-La-Tour que l'on jette sur des carnets noirs d'encre toutes ces choses, les plus intimes, les plus secrètes et les plus morbides aussi.
Il n'y a qu'à Cercy-La-Tour que l'on se morfond autant dans un silence aussi pesant et aussi meurtrier.
Il n'y a qu'à Cercy-La-Tour que je fais de la balançoire à presque effleurer le ciel bleu du bout de mon doigt, à croire que je peux réellement m'envoler.
Il n'y a qu'à Cercy-La-Tour que je cours dehors en entendant le son d'un Mirage 2000 et que je me précipite sous ses ailes et sous le son de son moteur, à l'unisson du battement de mon coeur. Et je sens mon rêve glisser entre mes mains tandis qu'il s'envole au-delà de l'horizon, plus loin que celui-là même.
Il n'y a qu'à Cercy-La-Tour que l'on soupire autant en voyant nos grands-parents vieillir et en sentant le temps passé comme jamais auparavant ni ailleurs.
Il n'y a qu'à Cercy-La-Tour que l'on joue au foot avec ses frangins, comme avant, comme si de rien n'était puisqu'eux sont trop jeunes pour se douter qu'une épine s'enfonce dans notre dos, ou notre cheville.
Il n'y a qu'à Cercy-La-Tour que l'on retourne dans des lieux connus, parfois détestés ou souhaités.
Il n'y a qu'à Cercy-La-Tour que l'on croise un Disparu sur des photos anciennes, et que l'on tourne si vite la page que personne n'est censé l'avoir vu. Je l'ai vu et je m'en suis alors rappelée. Personne n'y pense mais moi oui, je dois être la seule, c'est normal, tant pis.


Non, non, non je ne veux pas retomber. Mais je crains avoir remis le pied sur le bord du gouffre, la tentation y est grande vu d'ici, vu de haut. Je me persuade que non..et enfin je suis trop fatiguée alors OUF.

Attention car j'ai peur que cela ne tarde, je suis aux aguets, rien ne me surprendra. Me laisserais-je faire, et enfin glisser vers cette nostalgie complaisante ? Quelque part, je l'espère je crois. Il ne se passera rien. Il faut cesser de croire à tout ça ma fille, c'est fini, stop, jetté aux oubliettes cet amour si difficile à oublier. Aie, j'ai mordu à l'hameçon, comme avant, comme une idiote, alors j'écris, surtout sur lui, moi, tout ça, toute cette histoire que chacun et chacune connaît par coeur tellement je vous l'ai répétée. Et on dira Oh non, voilà qu'elle recommence ! je vous entend déjà le dire, le soupirer, peut-être le hurler aussi. Mais ai-je un jour seulement cesser ? Un seul jour, une seconde, une soirée, un matin, un mois, ai-je seulement cessé un moment d'y penser et de regretter ces paroles et ces instants ? Vous y avez cru tout autant que moi, et tout comme moi vous vous êtes pris au piège du fait c'était soit-disant réellement terminé. Elle n'y pensera plus, il est loin maintenant. Comment cela aurait-il été possible je vous le demande ? Et pourtant sachez bien que j'étais motivée, prête à tout pour laisser ces stupidités encombrantes de côté, et voilà ce que j'en fais, elles reviennent, à pas feutrés, dans mon dos, comme si je ne les avais pas vues, mesquines. Leurs ombres se profilent sur mes frêles épaules, j'ai toujours porté leur poids, et voilà. La roue tourne, toujours dans le même sens, l'histoire se répète et cette fois, comme les autres fois, je n'aime pas ça. La nostalgie me gagne, et vous savez par contre, tout autant que moi, combien elle me perd.


Allons, allons, mon enfant, soyons sages cette fois.