samedi 26 juillet 2008

Extrait 32


1km5 de piscine. OUF. Ça fait pas de mal un minimum d'exercice pendant les vacances, alterné avec le visionnage de films plus ou moins " instructifs ", la lecture de bouquins plus ou moins intéressants, les lettres plus ou moins reçues auxquelles je réponds, l'écriture plus ou moins spontanée au petit matin, les ballades à vélo plus ou moins casse-gueules vu l'état des engins, le sommeil plus ou moins perturbé suivent les cauchemards et cette horrible sensation d'une présence dès que je vais ouvrir les yeux...

Les vacances sont différentes cette année. L'absence du père de famille devient presque une habitude aux bouts d'un certain temps. Moi je m'y habitue, en fait, dans ma tête, je m'y suis déjà faite depuis un moment. Alors on pense à lui et on l'attend, comme toujours, comme toujours, comme toujours depuis que je suis petite. Cela ne me blesse presque plus lorsqu'il oublie de me dire au revoir le dimanche soir quand il a son train à 4h le lendemain au petit matin. Je m'y suis faite, c'est vrai mais est-ce normal ? Ne devrait-il pas me manquer la semaine, sans coups de téléphone, sans messages, sans mails ... ? Non, je ne crois pas. On n'a pas le choix au fond, c'est comme ça, on est obligé de s'y faire.

Mais aux Autres, j'y pense, moi, aux Autres. A ces deux garçons encore fragiles et naifs mais qui apprennent plus vite que n'importe qui, plus vite que Vous, plus vite que moi à leur âge. Demain, quand leur père sera parti pour la semaine, cette ombre qui veille sur Eux de loin et qui sourit discrètement devant leurs photos, demain, ces garçons seront des Hommes. Ils grandissent à vue d'oeil, à chaque départ. Un jour, Tu reviendras et Tu ne Les reconnaîtras pas tellement ils auront mûris, grandis, vieillis..Et tu en seras fier.

Pendant que Tu es si loin, on fait notre vie de notre côté, on ne t'attendra pas éternellement. Tu n'as pas le choix, nous non plus, et j'en ai malheureusement conscience. Il paraît que ce sera mieux après...C'est quand Après ? Quand il ne restera plus que deux vieillards devant leur cheminée dans leur maison de campagne au fin fond de la Suisse ? Ces deux vieillards que je perçois déjà dans vos regards fatigués et votre attitude lassée. Quand nous, vos enfants, serons tous partis de la maison un par un, avec plus ou moins de mal, c'est ça Après ?

Demain me fait peur. Après aussi.

Je ne Te reproches rien car c'est pour notre mieux.
On verra.
Il faudra encore déménager. Je m'y attendais, je m'y prépare depuis le précédent. Je n'aime pas faire les cartons mais j'aime découvrir de nouveaux lieux et en changer alors quoi ?!
L'avenir en décidera bien tout seul.
Il doit déjà avoir pas mal de boulot sur la planche, l'Avenir.

Pour ma part, j'espère ne plus être à la maison quand ça arrivera, je serais loj et tant mieux. Mais il y a Elle aussi qui part en internat pour la première année. Quelle chance ! J'aimais bien moi aussi quand on s'occupait de ma petite personne pour ma première année, tant pis, une autre année viendra. J'espère qu'Elle grandira elle aussi. Je ne la reconnais déjà plus.

J'attends de voir. Patience est le maître de mot imposé dans ce genre de situation.

Et Après ... ?


Photo is mine.

mercredi 23 juillet 2008

Extrait 31


Il fait beau.
J'ai pris une douche.
Hier j'ai dormi jusqu'à 12h40.
Je dois écrire une lettre à l'Allemand qui me manque.
Je devrais m'épiler.
Lourdes c'était trop bien !
Je vais aller au ciné cet aprèm'.
La Maria Madre est toujours vierge et Bernadette n'a pas vieilli.
"Putain de ciment anglais !".
Hâte de Paris avec Sleepy.
Envie de revoir ces gens qui sont trop loin.

L'Allemagne est-elle aussi lointaine que la Hollande ?

Le vent se lève et le soleil se couche.
Les étoiles ne brillent plus de leur habituel éclat et la lune reste ronde.
Je voudrais avoir un velux dans ma chambre et pouvoir aller sur le toit.
Sean Connery ne vieillit pas et pour son âge il est vraiment pas mal, n'est-ce pas ?!
Et j'ai enfin trouvé la robe que je cherchais !
Les jours passent et ne se ressemblent pas !

"Aie envie de vivre maintenant car plus tard tu ne l'auras plus"

La musique ya rien de mieux, le cinéma non plus.
A bientôt les gens !

ps : alors pouf pocket tu voulais un nouvel article.

Photo is mine.

mardi 22 juillet 2008

Extrait 30


Et il y en a qui reviennent déjà de vacances. La chance ! Ils me racontent leurs folles aventures, j'aimerais vivre les mêmes !

Je voudrais partir, emmenez-moi avec vous ! Je ne peux partir seule car je n'ai nul part où aller. Emportez-moi dans vos rêves, vos souvenirs, vos souhaits les plus chers, vos soucis, vos envies, vos fantasmes, vos pensées, vos idées, vos joies, vos sourires, vos instants de tristesses, vos larmes...Je veux vous suivre, vous soutenir, vous accompagner, voyager avec vous jusqu'à l'autre bout de l'horizon rosé, loin, très loin, au-delà, même si c'est dangereux.. mais je vous en supplie, ne m'oubliez pas, je me plierais en 4 dans votre sac à dos si besoin, je me ferais petite, je souhaites simplement être présente à vos côtés, à observer vos pas et vos chutes. Etre là. Une ombre.

I WILL NEVER FORGET YOU..
I MISS TODAY AND ANOTHERS DAYS WITHOUT YOUR SMILE.
YOU'RE TOO FAR. I REGRET, JUST THAT, I REGRET AND I'M SORRY.
I THINK ABOUT YOU.


Comment expliquer les JMJ à ceux qui me le demandent ? " Tu survis à Lourdes ?" Oui, ne t'en fais pas, je survis mieux que n'importe où ailleurs. Comment poser des mots sur ces couleurs, ces rires, tous ces jeunes (2500 !) venus de partout dans le monde, cette ambiance unique, ces veillées, cette serviabilité des gens, cette sincérité, ces silences nécessaires, cette joie etc etc..

Je ne serais même plus avec Eux pour danser cette choré d'enfer. On se croisera d'une semaine à peine. C'est injuste ça ! Je voulais le revoir, Lui, lui chanter faux dans les oreilles éternellement, que le temps s'arrête et ne s'écoule pas, plus jamais ! Même pas drôle. Ça m'énerve. Ça me donne plus envie d'y aller si Vous y êtes même plus. C'était NOTRE point de rendez-vous ! Fallait pas me laisser tomber alors que de VOTRE côté, vous profiterez encore les uns des autres. J'aime pas.

Et puis l'Autre je ne Le reverrais plus jamais. A Madrid en 2011 ? Qui sait ..

C'est loin la Hollande ?
Oui Cécile c'est loin.
C'est loin comment ?!

Trop.
J'men veux.

AIE AIE AIE.

Si le destin tourne à ma chance, nous nous recroiserons, je garde espoir.

C'est long 3 ans ?
Oui, Cécile, c'est long.
Je peux espérer le voir ?
Non, c'est impossible.
Tant pis.

Et je ne verrais pas la mer cet été. Bouhou. C'est nul.

OH MY GOD,
I THINK I'M IN LOVE
[...]


Photo is mine

lundi 7 juillet 2008

Extrait 29


Avant je me moquais avec tant de méchanceté de ces filles qui voyaient la terre s'écrouler. Maintenant, elles pourraient autant rire de moi. Je riais d'elles car à mes yeux, aucun garçon ne pouvait me rendre malheureuse au point de se réveiller avec ces marques rouges sur les poignets. Aucun garçon ne méritait que l'on pleure pour lui, "Ils sont tous nuls ! Ils ne m'auront jamais, ouvrez les yeux et regardez, ils se moquent de vous toutes ! Relevez la tête", tel était le slogan que j'arborais avec fierté. Aujourd'hui, il a disparu pour de bon, je suis tombée dans leur piège. Aie.

Les couleurs sont devenues fades et la nourriture n'a plus de goût. Les sourires sont sans vie et Leurs paroles inutiles. Fichez-moi la paix, laissez moi vivre dans ce passé que j'aime tant, qui est tellement mieux que cette Réalité fausse et mortuaire quand on reste trop longtemps sous ses charmes.

Oui C., je m'en vais. Où ? Je ne sais pas mais je m'en vais, c'est sûr. Très loin, caresser l'horizon doré au moins une dernière fois.

C'est comme si j'escaladais une immense montagne qui a pour nom Vie. Mais mon pied glisse sur une prise. J'essaye vainement de m'accrocher avec mes mains mais celles-ci battent dans le vide. Avec horreur, je m'aperçois que je n'ai pas enfilé de baudrier. Pourquoi ? Alors qu'on m'a tant répété qu'il était obligatoire sur ce mont si dangereux, duquel on glisse si facilement il paraît. Trop de confiance ? Aucune sécurité.

Je tombe dans le ravin sous moi. J'aperçois une corde de survie mais je ne parviens pas à la saisir. Elle est trop loin, puis elle disparaît, c'était un mirage je crois. Alors je continue de tomber. Puis je me rends compte que plus je m'approche du pied de la montagne, moins il y a de prises et de cordes, pourquoi ? La remontée est-elle si dure ? Je n'en aurais jamais le courage !
La descente me paraît longue.

Je ne veux pas ouvrir les yeux. Tant pis. Je vivrais dans ces éternels rêves et dans ce passé que j'aime plus que tout.

EVERYTIME I SEE YOUR FACE
EVERYTIME YOU LOOK MY WAY

ALL I WANT IS ONE MORE DAY

IT'S ALL I NEED, ONE MORE DAY WITH YOU.


Et puis j'ai pris mon vélo. C'est presque dangereux en fait de rouler en ayant ces larmes sur les joues et ces yeux embués, on n'y voit rien.
Je n'ai pas la mer alors je me contente du Rhône, pas top je sais.
Je crois que j'ai jamais tracé aussi vite avec ce vélo.
Y a des mouettes et de l'écume alors je me persuade que c'est la mer, si puissante, si terrifiante.
Il y a des nuages dans le ciel bleu, les montagnes sont parsemées de taches lumineuses, ça pourrait être beau je pense, mais je n'y vois rien.

Pleurer au bord du Rhône, c'est presque mieux que chez soi en fait.

Puis revenir machinalement.

Aie. La remontée sera rude.

dimanche 6 juillet 2008

Extrait 28

Les souvenirs, si bons, si doux, si agréables, me donnent aujourd'hui la nausée. Ils remontent jusque dans ma gorge, puis au bord des lèvres et provoquent d'incessants flots de larmes.
Des larmes qu'Il n'a pas vu et qu'Il ne verra pas.
Ce genre de larmes qui vient après ce sourire dont on espérait l'immortalité et la fraîcheur quotidienne.
Mais ce sourire, je crains qu'il ne soit définitivement mort.

Ouvre les yeux ma fille, c'est fini. Il n'y aura plus jamais rien, c'est comme ça, les choses tournent.

Non je ne voulais pas, je ne veux pas.

Vous ne comprenez pas, c'est certain.

C'est comme si la Réalité m'était sautée au visage seulement maintenant. Elle m'a lacéré le visage, cette Réalité assassine. Je la déteste mais elle me dévore et, impuissante, je ne peux me défaire de ses liens qui m'emprisonnent un peu plus à chaque fois que l'on me parle de Lui.
Je ne peux rien y faire, je suis trop faible et je suis désolée.
Il est censé être une source de sourire et non pas de prise de tête. C'est injuste.

Je n'aime plus, je ne m'aime plus.

Durant cet interminable et magnifique été, je n'ai fais que regarder les étoiles en espérant qu'un jour Il serait avec moi sous cette voute céleste pour les admirer en ma compagnie. Jamais cela n'aura lieu.
Je voudrais dire mon habituel "Tant pis" mais là non car il sonne faux.

J'ai fais la liste de ce qu'on ne sera plus
Mais que deviennent les amoureux perdus
Quand tu danses, quand tu danses
Y songes-tu ?
Amis non, ni amants, étrangers non plus
Mais quel après s'être appartenu
Quand tu danses, quand tu danses,
Y songes-tu ?

Je ne veux pas me dire qu'il n'y aura plus rien même si ma conscience sait que c'est le cas. Pourquoi les sentiments et Notre vécu prennent-ils le dessus ?

Et je continuerai de pleurer tous les soirs jusqu'à ne plus avoir de larmes qui puissent couler, plus d'eau dans ce corps que je hais, plus rien.

Vide.
Mort.

mardi 1 juillet 2008

Extrait 27


Aujourd'hui c'est : The Beatles, Téléphone, Daft Punk, des BO en tout genre et le retour de Chaussett' Sale.

Hier c'était : The Teenagers, The Calling, Titanic et cette merveilleuse nouvelle qui va nous réunir tous ensemble de nouveau.

Et Indochine en boucle, cette chanson qui pour moi représente toute notre histoire car le hasard a fait qu'elle passait dans cette maudite voiture qui nous ramenait chez nous le lendemain de cette soirée particulière, ce maudit retour qui nous a séparé durant tout l'été, qui a fait de nous des gens différents, un peu trop d'ailleurs.


OUI JE VOULAIS TOUT FOUTRE EN L'AIR
ET JE MARCHAIS LES YEUX FERMES

JE NE VOYAIS PLUS MES PIEDS

JE REVAIS REALITE

MA REALITE*


Comme dirait Sleepy : "J'ai une inspiration ! ".
Je le dis depuis que je sais poser des mots avec cette délicatesse sur une feuille de papier "Plus tard, je veux écrire".

Maintenant c'est certain, je m'entraînerais tous les jours s'il le faut mais je veux passer ma vie à raconter des histoires, à faire rêver, pleurer, rire les lecteurs. C'est la seule chose pour laquelle je suis sûre aujourd'hui (ou peut-être..)

Je ne sais pas si j'y parviendrais, ni si je serais lu mais j'espère plus que tout. J'aimerais ne pas être oubliée, ne pas rester qu'un nom sur une pierre tombale ou un livret de famille. Je veux autre chose, juste rester in memoriam. Pas célèbre, ni adulée mais juste présente et appréciée. Ne pas être qu'un nom prononcé à la volée dans des paroles plus ou moins sympathiques. Dans des paroles de reproches ou de regrets. Ni même des paroles agréables je crois. Pas seulement un nom parmi tant d'autres qui existent déjà et dont on ne sait plus quoi faire ni comment parler d'eux. Mieux que l'éternité, qu'une fontaine de jouvence ou qu'un élixir de vie, écrire à vie. Graver des mots pour toujours sur des pages et des pages à n'en plus finir, juste pour Eux, Elles, Nous et sûrement Vous aussi.

Personne ne sait à quel point j'aime l'écriture, le bien-être que cela me procure et les défis délicats qu'elle engendre. La recherche des termes précis à poser sur des sentiments ou des paysages. Il n'y a pas meilleure liberté.

Je les sens, ces mots qui m'entourent. Mes sens sont aux aguets dès que j'en aperçois un que je ne connais pas et dont je tente de percevoir le message et les couleurs. Comme la peinture, il y a le coup de poignet et la palette, plus ou moins édulcorée.

Cette écriture me permet de vivre, de voir le Monde d'une autre façon et d'apprécier ces petites choses merveilleuses que nous offre la Nature sur un plateau doré mais dont personne ne relève leur présence et leur magie.

Elle m'aide à tenir debout, à rester accrocher à la barre du navire et s'accorde parfaitement avec la musique, le cinéma et le vélo.

Une passion, voilà, rien de plus simple pour la définir que ce mot si fort : passion. Je suis passionnément passionnée de littérature et d'écriture.

J'ai bien conscience que c'est une compétence qu'il faut toujours retravailler mais je compte bien parvenir à cette perfection du langage.

J'admire tous ces auteurs qui parviennent encore aujourd'hui à nous faire rêver, pleurer ou rire.

J'admire leurs noms loués et leurs œuvres immortalisées dans la mémoire du Peuple.

Quand j'écris, je suis transportée ailleurs, je me sens bien, sûre de moi et de ce que je fais (pour une fois).

J'espère bien garder ce petit bout de lettre et ne pas perdre les mots, les phrases, les images qui me sont utiles pour écrire encore mieux tous les jours.

Je ne veux pas les perdre. J'ai eu peur la fois où j'ai cru que je les avais définitivement oublié dans un coin quelque part je ne sais où, la fois où rien ne sortait, la fois où ils ne me parvenaient plus avec autant de facilité qu'aujourd'hui.

Maintenant ils sont là, sains et saufs. OUF.

Merci.

Et quand des gens comme ça viennent à la maison, ils apportent avec eux ce vent du Sud, cet accent, cet air vital et bénéfique dont j'ai vraiment besoin en ce moment, même avec la présence de ce début de canicule et des cigales que j'aime tellement.